•  Routes des vignobles

     

     A une heure trente au sud de Paris, la Route des Vignobles du Cœur de France vous invite à la balade, de coteaux en châteaux, et vous propose 170 km d'itinéraire au cœur de la campagne française.

    Prenant son départ le long de la Loire, qui arrose les coteaux du Giennois et du Sancerrois, la Route des Vignobles du Cœur de France vient s'ajouter aux trois itinéraires touristiques qui jalonnaient déjà la Loire viticole, et permet ainsi de relier Sancerre à Nantes.

    C'est surtout dans le département du Cher que la nouvelle route, créée à l'initiative du Bureau Interprofessionnel des Vins du Centre, déroule son ruban. Serpentant le long des coteaux, depuis les buttes calcaires du Sancerrois jusqu'au bocage du Boischaut, la Route des Vignobles du Cœur de France vous invite à la découverte d'une région authentique, à la nature préservée, riche de son patrimoine et de manifestations qui vous rappelleront ce que " fête " veut dire.Ce parcours dans un véritable jardin de vignes vous permettra de découvrir les caves du Centre-Loire et leur cinq appellations d'origine contrôlée : Sancerre, Menetou-Salon, Quincy, Reuilly, coteaux du Giennois, auxquelles s'ajoute le vignoble de Châteaumeillant. Célèbres pour leurs vins blancs vifs issus du cépage sauvignon, certains de ces terroirs produisent aussi un vin rouge fruité tiré du pinot noir, ainsi qu'un vin " gris " qui n'est autre qu'un rosé léger, à déguster à petites goulées.

     

    LES VINS DE SANCERRE

     

     

    L'aventure du Sancerre réjouira le coeur des optimistes qui croient le progrès technique capable de nous rendre quelques-uns des bons "vins de nos aïeux". Ici, comme à Chàteau-Chalon, l'emploi des mototreuils a permis la remise en culture d'excellentes terres abandonnées à cause d'une trop forte pente. Trois cents vignerons cultivent environ trois cents hectares, tous plantés en Sauvignon, et produisant en moyenne dix mille hectolitres. Le raisin est cueilli tout à fait mûr et mis à fermenter dans des tonnes de six cents litres. Si nécessaire, on chauffe les caves pour obtenir un vin plus sec. Le vin est fait au bout de quelques semaines et bon à déguster dés le mois de janvier. Les vins de "caillottes" sont les meilleurs du 15 janvier à la fin mars. Les bouteilles sont à conserver couchées dans une cave fraîche.

     

    Classification et caractères des vins de Sancerre

     

     

    Cas très rare: deux vins peuvent provenir du même cru et se révéler très différents, à la fois comme saveur et comme développement. Il faut en voir la cause dans la nature du terrain. Les terrains marneux ou "terres blanches", ou "grosses terres" donnent des vins corsés, un peu lourds, peu bouquetés en primeur, mais qui se développent bien en quelques mois de bouteilles; les terrains pierreux, calcaires, dits "caillottes", des vins légers, fruités, agréables, excellents en primeur, mais passant rapidement. Le vin de Sancerre livré dans le commerce est généralement un mélange de ces deux vins... et il réussit à être meilleur que chacun.

     

    Meilleures communes

     

     

    Douze au total. Sancerre et ses deux hameaux sont renommés: Chavignol et Amigny. Autres communes: Bué, Crézancy, Verdigny, Sury-en-Vaux, Saint-Satur, Ménétréol-sous-Sancerre, Bannay, Veaugues, Vinon, Thauvenay, Sainte-Gemme, Ménetou-Ratel.

     

    Caractères

     

     

    Le vin blanc de Sancerre doit titrer au minimum dix degrés et demi. Pratiquement ce chiffre est toujours dépassé et atteint de onze degrés et demi à treize, ce qui représente le meilleur équilibre entre le bouquet et le corps. On peut alors apprécier son arôme si particulier. Robe d'un bel or vert, mais non pas jaune, fruité, acide avec un rien de moelleux, le vin de Sancerre demande à être consommé jeune. Un vin de trois ou quatre ans perd souvent de sa fraîcheur, bien que certains millésimes se soient conservés dix ans.

     

    Vins rosés et rouges

     

     

    Les vins rosés et rouges sont issus du cépage Pinot et ont droit à l'appellation Sancerre depuis 1959. Ils sont secs, frais, fruités, excellents après six mois de bouteille.

     

    Du bon usage du vin de Sancerre

     

     

    Le vin de Sancerre doit être bu frais, sans excès afin de ne pas perdre son bouquet. Une température de dix à quinze degrés est la meilleure. On peut le consommer à toute heure du jour. Au cours du repas, il accompagne les coquillages, le jambon sec, les pâtés, les poissons, les volailles et les viandes blanches. Les crus sont assez caractérisés pour permettre des nuances intéressantes. 

    Bonnes années: 1962, 1964, 1966,1969, 1970, 1971, 1973.

     

    Route du Vin

     

     

    Le vignoble de Sancerre couvre une région très pittoresque et chaque village, voire chaque hameau mérite une visite.

     

     

     

     

     

     

    Domaine de la Poussie

     

     

    Sancerre blanc. Sancerrois, le Sancerre de Balzac 

     

    Balzac a laissé, entre autres réputations, celle d'un grand buveur de café. N'allez pas croire pour autant qu'il se désintéressait des autres boissons et plus particulièrement des vins. Il avait même sur ce chapitre des jugements pour le moins pertinents, témoin celui qu'il portait sur les vins du Sancerrois : 

    "... Le pays possède plusieurs crus de vins généreux et pleins de bouquet, assez semblables aux produits de la Bourgogne pour qu'à Paris les palais vulgaires s'y trompent. Sancerre trouve donc dans les cabarets parisiens une rapide consommation, assez nécessaire d'ailleurs à des vins qui ne peuvent pas se garder plus de sept à huit ans... " 

    C'était à la fois flatteur, assez sévère et presque méchant. Il est exact que la dégustation et l'habitude du Sancerre débouchent sur des appréciations diverses. Le Sancerre a de farouches partisans et d'impitoyables détracteurs. Mais n'est-il pas justement victime de son succès, 

    la demande dépassant largement la production ? On est tout de même obligé de reconnaître aux crus de Sancerre leur originalité et leur caractère. Ceux qui sont récoltés en terrains calcaires sont légers et fruités. Ils ont beaucoup de personnalité et plus de finesse que ceux qui viennent des terres d'argile, alors moins bouquetés. 

    Sec, parfois corsé, le Sancerre, en revanche, vieillit mal. Huîtres et poissons peuvent s'en accompagner. Mais il peut surtout être prétexte à une merveilleuse promenade. Sancerre est un village absolument ravissant qui raconte depuis Philippe-Auguste l'histoire de son vin à travers les guerres de religion. De là, vous passerez à Bue où le Domaine de la Poussie donne un des plus estimables Sancerre que je connaisse et vous rentrerez par Thauvenay où la petite exploitation du Château de Thauvenay, pour être artisanale et familiale, n'en est pas moins intéressante (son 64 a été de très belle tenue).

     

     

     

     

    Guche Pigeon

     

     

    Sancerre rouge, du vin sous les acacias. 

     

    Qui dit Sancerre pense immédiatement "vin blanc". Et quel vin blanc ! Fruité, souple, avec un bouquet extrêmement ouvert, vite "fait" et destiné à être bu dans ses premières années. On comprend le serment des vignerons d'honneur du cru : "Je jure que je boirai pur le premier verre de vin, le second sans eau, et le troisième tel qu'il sort du tonneau." Une profession de foi que vous n'oublierez pas lorsque vous en dégusterez un avec un "crottin" du pays, venu tout droit de Chavignol. 

    Je regrette cependant que l'on ait tendance à négliger sinon oublier les Sancerre rouges. Sans doute restent-ils relativement rares, mais au moins peut-on déjà être sûr de leur qualité : ils ne sont produits que les bonnes années. Issus obligatoirement des raisins de Pinot noir, leur réputation remonte jusqu'au Moyen Age. Personnellement je les considère comme de parfaits vins de l'été. Bien bâtis, fruités comme les blancs ils possèdent une petite pointe de picotement qui amuse le palais sans l'irriter. On les sent rafraîchissants et ils se montrent légers à la tête; tout rustiques qu'ils soient, leur élégance simple ne se conteste pas. 

    J'en ai trouvé un fort avenant dont le nom déjà porte à rêver, car on l'imagine baptisé par quelque seigneur campagnard : "Guche pigeon de l'Orme au Loup." Ce serait là une formule patoisante : "se gucher" signifierait se percher. Or, cette vigne conserve encore des acacias, vestiges d'une forêt où, de tradition, vivaient des compagnies de pigeons. La forêt a disparu, mais les pigeons viennent encore loger dans les derniers acacias. Quant à l'orme au Loup", autre lieu dit voisin, il n'est pas interdit de penser que la proximité de tant de pigeons ait attiré quelques loups voraces. Toutefois rien ne vous empêche, à la manière du non La Fontaine, d'en imaginer une fable.

     

    LES VINS DE MENETOU-SALON

     

    Le petit vignoble de Menetou-Salon est l'un des plus anciennement appréciés de France. On a la preuve qu'en l'an 1450 il était la propriété du grand argentier Jacques Coeur. 

    Situé à une dizaine de kilomètres au nord de Bourges, il couvre quatre cent cinquante hectares répartis sur les coteaux de neuf communes: Menetou-Salon, Parassy, Morogues, Saint-Céols, Soulangis, Aubinges, Vignoux-sous-les-Aix, Quantilly, Pigny. Les cépages autorisés sont le Sauvignon pour les blancs, le Pinot pour les rouges et les rosés, ces derniers d'une production encore réduite mais en cours de développement.

     

     

    Du caractère et du bon usage des vins de Menetou-Salon

     

     

    Vins frais, fruités, assez corsés (entre onze et treize degrés) avec un goût de terroir, ils sont mis en bouteilles au cours du printemps qui suit l'année de la récolte et gagnent à être bus en primeur. Ce sont des vins à boire "à la soif", et aussi avec les coquillages, les poissons et le fromage de chèvre, qu'il convient de servir frais, mais non glacés, à une température de huit ii dix degrés.

     

    Manifestations

     

     

    Foire aux vins de Bourges. 

    Journée des vins à Menetou-Salon, début mai. (A la cueillette du muguet, dans les forêts qui entourent le vignoble.)

     

     

     

     

     

     

    Menetou-Salon

     

     

    Sancerrois blanc, Menetou-Salon, ce vin ne fait pas le jacques 

     

    Les vacances demeurent encore le meilleur des prétextes pour les quêteurs d'inédit. Ainsi une route buissonnière dans le Sancerrois vient de me révéler à la fois une étrange cité et un vin original, tous deux injustement méconnus. 

    Parlons d'abord de la première : il s'agit en fait d'un minuscule village, miracle d'urbanisme, d'autant plus surprenant qu'il date du début du XVIIe siècle. Construit sur un plan rayonnant, l'ensemble ne manque pas d'équilibre avec ses huit rues convergeant toutes vers une place centrale carrée, dotée d'un joli puits. L'ensemble est d'une rare harmonie et l'on regrette que Henrichemont - tel est son nom - n'ait jamais été terminé. 

    On doit cette curieuse bourgade à Sully. Le sage ministre du Vert Galant avait décidé de se tailler une sorte de principauté où - le cas échéant - ses amis protestants et lui-même auraient pu se réfugier. Henrichemont devait en être le chef-lieu. 

    Insolite pour insolite, c'est à quelques kilomètres de Henrichemont que j'ai trouvé mon petit vin, dans le bourg de Menetou-Salon, dont il porte d'ailleurs le nom. Naguère on le vendait sous la dénomination de "coteau du Sancerrois". Il méritait d'être mieux distingué sans avoir besoin de faire ainsi une concurrence hypocrite au Sancerre. On a donc inventé l'appellation Menetou-Salon. Une appellation surveillée de près, puisque chaque récolte, avant d'en bénéficier, doit passer le test de la dégustation officielle. 

    Si le titre est nouveau, le vignoble ne date pas d'hier. Jacques Coeur, grand bourgeois s'il en fut, avait même trouvé bon de s'en attribuer la propriété. C'était au XVe. On savait déjà vivre. 

    On a là affaire à un vin issu de cépage de Sauvignon, au goût particulier et un peu épicé. C'est donc un blanc, sec, fruité et frais. S'il fait preuve de moins de finesse que le Sancerre, il est plus gai. 

    A propos de ce cépage de Sauvignon il faut bien reconnaître qu'il donne à l'ensemble de ces vins de Sancerre, de Pouilly fumé, de Reuilly et de Quincy, un petit air de famille. Son domaine ne s'arrêtant pas pour autant à ces régions : on le trouve en Bordelais où il entre dans la composition des célèbres Sauternes, dans certains vignobles pyrénéens et méditerranéens et même en Californie où il apporte aux vins une certaine distinction fort bien venue. Le Menetou est excellent en compagnie des poissons et des fromages de chèvre. En Berry, il a sa place derrière tous les comptoirs pour l'apéritif.

     

    LE VIN DE QUINCY

     

     

    Le vignoble de Quincy est situé sur la rive gauche du Cher, à une vingtaine de kilomètres de Bourges. 

    Deux cents producteurs cultivent environ cent cinquante hectares plantés en Sauvignon et récoltent en moyenne quatre mille hectolitres. 

     

    Caractères du Quincy : Vin blanc très sec, frais sans verdeur, de degré assez élevé (minimum: 10,5°), une mise en bouteille précoce permet de lui conserver tout son bouquet. 

    Il est préférable de le consommer dans les deux premières années, car il perd assez vite sa vivacité. 

     

    Du bon usage du Quincy : Ce vin est à boire à la température de la cave, à sa soif, mais aussi avec les huîtres et le poisson. A une époque où l'on regrette ces "petits coins perdus", le vignoble de Quincy devrait tenter les amateurs. Il est si hors du monde qu'il ne s'y trouve pas même un restaurant. 

    Source de renseignement : Syndicat viticole de Quincy (Cher).

     

     

     

     

    Quincy

     

     

    Quincy blanc, Cher, Charming, le petit Quincy 

     

    Nous aimerions vous recommander, pour un début de cave courante, un blanc qui convient parfaitement aux huîtres et même à certains poissons. Il s'agit du Quincy. Il vient du Cher mais c'est un mal-aimé, trop souvent oublié et écrasé par la réputation de son voisin, le Sancerre. Pourtant, il mérite attention. Comme lui il est fait à partir de plants de Sauvignon qui furent apportés au XVe siècle par les moines cisterciens, lors de la construction de l'abbaye de Beauvoir. Plus léger que le Pouilly fumé, très proche du Sancerre, le Quincy est un blanc qui possède vra1ment un bouquet particulier. Presque sans sucre, il est franchement sec. Riche en arôme, il reste dans la bouche après qu'on l'a bu. 

    Comme ses confrères de Loire, il doit être bu jeune, c'est-à-dire avant sa troisième ou quatrième année. Non qu'il ne se conserve pas, mais il ne gagne rien à vieillir. Assez riche en alcool - puisqu'il ne descend jamais au-dessous de 10°5 - il se boit pourtant facilement. Comme pour tous les vins de Loire, l'année a bien moins d'importance que dans les autres régions de vignoble : cela tient à une extrême richesse du sol. 

    Les producteurs de Quincy sont peu nombreux - une quarantaine - et la production reste assez limitée.  A toutes les caractéristiques que nous avons citées, il ajoute un très léger goût de pierre à fusil qui lui donne une petite étincelle. 

    Le 1964 que nous avons goûté était corsé (il titre 14°) avec beaucoup de mordant : bien plus qu'aux huîtres, il convient aux poissons beurre blanc. Le 1965, plus léger, moins corsé, très fin, est fait pour les fruits de mer. 1966 à partir d'un beau fruit, avec beaucoup de finesse et d'acidité, sera parfait. Les amateurs anglais - plus nombreux et plus connaisseurs qu'on ne le pense - disent du Quincy qu'il est "charming".

     

    LES VINS DE REUILLY

     

     

    Le vin de Reuilly présente le cas, heureusement rare, d'une appellation contrôlée en voie de disparition. 

    Situé sur les deux rives de l'Arnon, à une dizaine de kilomètres de Quincy, le vignoble planté en Sauvignon ne couvre guère qu'une trentaine d'hectares pour une production de six cents hectolitres. 

     

    Caractères du vin de Reuilly : lls sont très proches de ceux du Quincy. 

     

    LES COTEAUX DE CHATEAUMEILLANT (V.D.Q.S.)

     

    Rouge et gris (ou rosé). 

    L'aire de production s'étend sur une dizaine de communes des départements du Cher et de l'Indre autour de Châteaumcillant. 100 hectares fournissent 4000 hectolitres. Ces vins peu colorés sont charmants, vifs, fruités.

     

    LES COTEAUX DE VALENCAY (V.D.Q.S.)

     

     

     

     

    L'aire de production s'étend autour de Valençay dans le département de l'Indre. La production approche les 4000 hectolitres. 

    Ces vins sont fermes tout en manifestant un peu de l'esprit du plus illustre habitant de Valençay, Talleyrand.

     

    LES COTEAUX DE THAUVENAY

     

    Nonnains gris

     

     

    Sancerrois gris, Thauvenay, un bâtard qui a de la branche 

     

    Il aura fallut le hasard d'un bon boeuf à la ficelle dégusté à La Poterne, pour que je fasse la connaissance d'un vin surprenant, curieusement baptisé du nom de Nonnains Gris. Sans doute voit-on, petit à petit, réapparaître ces vins gris, sur un marché submergé par une multitude de rosés. La plupart du temps, ils sont dépourvus d'appellation, mais non de charme. Parce qu'ils ont été longtemps gardés par les vignerons pour leur consommation personnelle, ils ont l'avantage de ne pas être truqués. 

    Mais leur production limitée les fait rares. Celui-ci vient de Thauvenay, dans le Sancerrois. Il n'a pas pour autant le caractère véhément de son célèbre cousin le Sancerre. C'est un modeste et l'on chercherait vainement son nom parmi les crus de cette région expédiés au XIVe vers les Flandres. Il n'est pas cité non plus dans les vers de Guillaume le Breton, poète de cour de Philippe Auguste, attaché à célébrer les vertus du Sancerre. 

    Son titre de "Nonnains" laisserait plutôt croire qu'il fut pendant longtemps le péché mignon des sacristains, voire des enfants de choeur ou de l'ordre de la Charité auquel appartenait le vignoble. Un vignoble d'ailleurs bien étrange. Au début du siècle, il servait de champ d'expériences à divers plants hybrides, mal vus en ces régions où l'on aime les plants nobles. Cette variété en a fait un bâtard, mais un bâtard qui a quand même de la branche. 

    Bien fruité, gai, il a du piquant grâce à une acidité qui agace le palais. Malgré sa force (12°), il se boit bien et ne laisse pas la tête lourde. C'est un accompagnement parfait des bouillabaisses et des poissons grillés. Vinifié avec le sérieux qui caractérise les caves de la région, le Nonnains se garde et se trouve bien de deux ans de bouteille.

     


    votre commentaire
  • Fils d’un pelletier de Bourges, Jacques Coeur (1400-1456) entreprend dès 1432 des voyages en Orient. Depuis ses comptoirs de Montpellier et Marseille, il gère un véritable réseau commercial autour de la Méditerranée. Sa fortune lui permet de financer les dernières campagnes de la guerre de Cent Ans, mais lui vaudra la jalousie de la cour, son arrestation et finalement la mort en exil. 

     

    La route touristique qui porte son nom réunit aujourd’hui 16 sites et monuments: châteaux privés, musées, abbaye forment un itinéraire varié à la découverte du Berry

     

     Les Musées 

     

     A La Borne, à Bourges, à Mehun-sur-Yèvre ou à Foëcy, les techniques du grès et de la porcelaine, traditionnelles en Berry, sont à l'honneur. Mais il y a aussi le musée des Meilleurs Ouvriers de France, la Cité de l'Or, ou le musée de la Photo…

     

    Des amphores aux stèles sculptées, la civilisation gallo-romaine revit à Châteaumeillant, à Saint-Amand ou à Bourges, tandis que le duc de Berry et Charles VII attendent les visiteurs à Mehun-sur-Yèvre. L'histoire récente n'est pas oubliée, avec le musée de la Résistance à Fussy.

    Et le cadre somptueux du musée Estève et de l'hôtel Lallemant invite aussi à la rencontre avec les peintres Simon Vouet, Jean Boucher ou Maurice Estèves.

     

    Les hommes célèbres

     

    Le Cher et la ville de Bourges entretiennent la mémoire de l’époque qui les a largement façonnés : le XV ème Siècle. Au cours de celui-ci, de tous les personnages qui ont marqué le Berry et la France se distinguent le Roi Charles VII, le Duc Jean de Berry et Jacques Coeur grand argentier du Roi de France.

     

    En littérature, c’est au début du XX ème siècle que deux écrivains construiront leur œuvre toute imprégnée de leur région d’origine, le Haut-Berry : Alain Fournier auteur du "Grand Meaulnes", et Marguerite Audoux prix Fémina, avec "Marie Claire".

     

    Au début du XVe siècle, Jeanne d'Arc donne au roi Charles VII l'impulsion pour reconquérir son royaume. Jacques Coeur va lui trouver les finances de la reconquête. Jacques Coeur, né à Bourges, y construit sa "grand maison", le Palais Jacques Coeur. Marchand et ambassadeur, fabuleux et richissime, il contribua activement à la reconstruction économique du pays. De nos jours, il rassemble sous sa bannière 18 sites et monuments de son pays natal : châteaux privés, musées, abbaye, cathédrale, formant un itinéraire attrayant et varié, pour les touristes à la découverte du Berry. 

     

    Les autres châteaux 

     

    Au sud de la Loire, le Berry possède aussi ses châteaux. Moins prestigieux que leurs cousins de Loire, ils sont souvent plus chaleureux. Ces demeures privées s'ouvrent au public. Suivez la route Jacques Coeur pour les découvrir.

     

    Madame la Marquise est servie. Mais c'est vous qui êtes gâtés. La route Jacques Coeur, qui court entre Gien et Montluçon, arbore des couleurs châtelaines. Mais sa douzaine de demeures privées s'ouvre aujourd'hui au public. Chacune accueille de cinq à dix mille personnes par an. Et il se crée, entre le visiteur et le propriétaire, une complicité inattendue, faite de curiosité, d'admiration, de timidité aussi. Ainsi les châteaux ont une âme... On finissait par l'oublier en visitant les monuments publics. Ils ont également leurs problèmes, qui, bizarrement, rappellent les nôtres : gestion, financement, entretien. Beaucoup de cerfs dans les bois, mais, dans les champs, plus de serfs depuis longtemps. Les propriétaires sont devenus exploitants agricoles, pisciculteurs, forestiers. Certains guident leurs hôtes sous leurs plafonds enluminés, d'autres s'essaient à l'hôtellerie. Et s'ils montent encore à cheval, ils sont descendus depuis longtemps de leurs grands chevaux. A notre époque, il ne faut pas hésiter à se découvrir quand on possède plusieurs hectares de toiture. 

     

    CHEZ LES "GENS DU CHATEAU"

     

    Notre patrimoine national est essentiellement aux mains des particuliers. Il trouve son véritable sens lorsque le public peut en profiter. C'est la finalité profonde de la route Jacques Coeur. 

    Nous avons volontairement laissé de côté les villes : Gien, Bourges, Sancerre. C'est que cet itinéraire se découvre "en écartant les branches" et non en lorgnant les feux rouges. Promenade architecturale et historique, certes, mais aussi grande bouffée d'oxygène au centre du Berry et au coeur de la France. L'impression de remonter le temps en prenant le sien. D'accomplir un véritable rallye agreste, avec la joie, presque enfantine, d'aller de château en château en guettant leur toit pointu et leurs douves profondes aux creux des collines verdoyantes. 

    La Bussière, Blancafort, Le Verrerie, Boucard... La plupart des châteaux de la route Jacques Coeur ne sont séparés que par vingt ou trente kilomètres. On s'ennuie d'autant moins en roulant de l'un à l'autre que la nature éclate à chaque tour de pneu. D'Henrichemont à Menetou-Salon, la forêt arrive dans un fauteuil, peignée comme un gazon anglais, profonde comme une mer du Japon, déserte comme l'amour. L'asphalte la tranche comme dans les Landes, avec un sens de la ligne droite à faire se damner un Jésuite. On entend les oiseaux et on guette les sangliers, en rêvant fleurs et champignons. 

    Un champ de tir vous oblige à changer de chemin à répétition, au sud-est de Bourges. Mais l'Auron roule toujours des eaux brunes et la forêt de Maulne vous prend dans son giron comme une mère dessinée par Steinlen. Le soleil donne aux troncs une pâleur de lait, et, dans les pâtures, les vaches s'obstinent à naître nivernaises. Les hameaux sont repeints au vin blanc : Sancerre oblige ! Les premiers pieds de vigne démontrent qu'eau et alcool ne font pas forcément mauvais ménage. L'eau... Celle des étangs, qui résonnent, au soir tombant, des sauts de carpes et du bavardage des canards. Celle des rivières, torrents en hiver, pipis de chérubin en été. De trop nombreuses vieilles maisons s'agenouillent devant les constructions légères, davantage soutenues par le crédit que par leurs fondations. Mais la campagne demeure polissonne, et les perdrix qui s'envolent devant votre capot évoquent plus Raboliot que monsieur Merlin. Terre préservée entre Loire et Auvergne, le Berry possède la magie du vert et du verre ; il n'a pas le verbe haut, mais ses châteaux parlent pour lui. 

    Ils dissertent sur Louis XIV et Charles d'Amboise, Jeanne d'Arc et Marie-Antoinette. Ils révèlent leurs secrets d'alcôve avec la discrétion d'un tambour de garde-champêtre. Toutes leurs pierres sont précieuses. Mais elles ne s'appellent pas diamants ni émeraudes ; tout au plus briques et silex. C'est pour ça que les "gens de château" ne sont plus riches que de tradition et de sensibilité, de dignité et de tendresse. Bien sûr, ils bénéficient de revenus industriels ou agricoles, de dégrèvements et de subventions. Mais que de lourdes contreparties. L'entretien, le gardiennage, les milliers de litres de fuel que représente le chauffage... Ils tiennent bon, adaptant le rêve d'hier à la réalité d'aujourd'hui. A la Verrerie, Madame de Vogüé retapisse, elle-même, les quelques chambres d'hôtes qu'elle tient à la disposition de ses visiteurs. A Meillant, Aimery de Mortemart se spécialise dans l'élevage de la carpe. A Jussy-Champagne, Madame d'Amécourt s'occupe des visites commentées. A Ainay-le-Vieil, Marie-France de Peyronnet veille aux destinées touristiques du Cher. 

    Et on en arrive ainsi à cette route de châteaux privés dont le moindre argument n'est pas d'être habités. Pour l'accueil, naturellement, mais aussi pour la vie même de ces demeures ancestrales qui vieillissent deux fois plus vite quand on les abandonne à leurs souvenirs. Leur grand charme tient à leur diversité. Le Verrerie résonne encore des fastes cynégétiques chers aux Stuart. La Bussière propose un exceptionnel musée de la pêche en eau douce. A Ainay-le-Vieil, on salue Colbert. A Menetou-Salon, une collection d'ancêtres automobiles vaut plus d'une galerie de portraits familiaux. A Blancafort, le jardin à la française trouve toute sa plénitude, comme le style Louis XIII à Jussy-Champagne. Partout vous attend une ambiance bon enfant, un amateurisme éclairé, une chaleur peu commune. Même les guides qui, parfois, récitent leur texte à la manière des écoliers, savent vous faire verser une larme sur le coeur de ces bâtisses qui n'est pas de pierre. La plupart se gardent de vous enrégimenter et n'hésitent pas à vous guider, même si vous êtes le seul "client". En fait, ce sont des châteaux à la carte que vous propose la route Jacques Coeur. Elle dispose ainsi du meilleur atout. 

    Nous évoquons plus loin, un à un et dans le détail, chacune des demeures en question. Elles constituent, bien sûr, la première justification de l'itinéraire. La vie berrichonne ne s'arrête pas là pour autant. Un peu d'artisanat? Faites le détour par La Borne, un village de potiers, par Henrichemont, où Roger Colas travaille le cuir, par Saint-Hilaire-en-Lignières, où Jean Mauret se mire dans ses vitraux d'art. Un soupçon de gourmandise ? "Les Grands" d'Argent-sur-Sauldre cultive le fromage de chèvre et les caves de Menetou et de Château-Meillant risquent de vous enivrer. Un zeste de science ? L'observatoire radio-astronomique de Nançay compte parmi les plus prestigieux du monde. Ajouter à cela une centaine d'églises romanes, et vous devinerez, sans mal, que le Berry ne mérite pas franchement l'indifférence ! 

     

    UN DON DE DIEU

     

    C'est contre cette indifférence que veut lutter la route Jacques Coeur. Alain Fournier et George Sand sont morts, et on les lit moins qu'autrefois. Les châteaux, eux, se tiennent toujours debout, et, dans le Cher mystérieux, il font figure de phares. Louis XII, visitant Charles d'Amboise à Meillant, lui laissa ce petit mot : "Mon cousin, pour vous voir dans votre château de Meillant, je m'y suis embourbé, et que le diable m'emporte si j'y reviens jamais !". Rassurez-vous : même les routes, aujourd'hui, jouent la carte du tourisme, et la qualité de leur revêtement n'a d'égal que le sourire de leur décor. Quant aux fameux sorciers berrichons, ils se montrent très discrets. Chacun, d'ailleurs, s'accorde à dire qu'ils appartiennent à l'histoire ancienne. On en connaît bien encore quelques-uns, terrés dans la nature touffue. On les consulte même quelquefois, pour guérir un méchant zona ou se débarrasser du sort qui fait crever les troupeaux. Ils sont, du reste, très efficaces... Mais il ne faut pas voir de mal à cela : Monsieur le curé , en personne, assure que les dons de ces rebouteux viennent de Dieu. Alors…

    Du moyen âge au 19e siècle

     

    LA BUSSIERE -

     

    C'est le Château des Pêcheurs, et un paradis pour les disciples de Saint-Pierre, avec une exposition de vieux matériel de pêche en eau douce, des gravures de poissons, souvent anglaises, des aquariums où évoluent truites, brochets, tanches, black basa et coelacanthe . Un véritable musée halieutique, qui fait pendant au musée de la chasse de Gien. La Bussière, reconstruit au XVIe siècle et remanié au XIXe, a conservé se lingerie et sa cuisine, les deux possédant encore tous leurs accessoires. Bons commentaires pendant la visite, même si l'on confond parfois le thon et l'esturgeon ! Consacrée à la pêche à la ligne, cette demeure ne pouvait que vivre au bord de l'eau : c'est le cas, puisqu'elle ouvre sur un grand étang. 

    Promenade dans le parc, visite du potager. 

    Visite de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, tous les jours sauf le mardi, de fin mars au 15 novembre ; de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, tous les jours en juillet et août.

     

    GIEN -

     

    Premier château de la Loire construit par Anne de Beaujeu en 1484, dans lequel est installé le Musée International de la Chasse depuis 1952. 

    Visite de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h de novembre à avril inclus ; fermé les 25 décembre et 1er janvier ; de 9 h 30 à 18 h 30 de mais à octobre inclus. 

    Visites commentés sur rendez-vous. 

     

    ARGENT SUR SAULDRE,

     

    Succédant au château édifié par Marie de Sully en 1501, le château actuel construit par Victor Louis abrite aujourd'hui le Musée des Métiers et Traditions de France, ainsi qu'une collection de Faïences de Gien. 

    Intéressante exposition sur l'Abbé Moreaux, ancien directeur de l'observatoire de Bourges, né à Argent-sur-Sauldre. 

    Maison du pays de Sauldre, étang du puits et canal de la Sauldre, parcours de pêche et de promenade. 

    Musée ouvert tous les jours du 1er avril au 1er novembre.

     

    BLANCAFORT -

     

    Le Château de Blancafort fut édifié au XVe siècle par la famille de Boucard sur l'emplacement d'une ancienne seigneurie qui existait déjà au XIe siècle, puis transformée au XVIIe siècle. 

    On y trouve un très beau mobilier et des tapisseries du XVIIe au XVIIIe siècles. Musée de la Sorcellerie. 

    Blancafort est un château privé et habité. 

    En l'absence du guide, nous avons dû nous contnter d'une visite extérieure. Gentillesse et charme à souligner chez la jeune personne qui distribue les billets. Le jardin à la française est un modèle du genre. Edifiée au XVe siècle par les Boucard, cette puissante demeure, toute de briques et d'ardoises vêtue, domine la Sauldre. Site très verdoyant. 

    Visite de 10 h à 19 h sans interruption du 1er juin au 30 septembre ; de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h 30, sauf le mardi, du 15 mars au 31 mai et du 1er octobre au 11 novembre.

     

    AUBIGNY-SUR-NERE,

     

    Des étangs de Sologne aux coteaux du Sancerrois, le Pays des Ecossais : étape fleurie où l'on peut admirer son ensemble de maisons à colonages (XVIe siècle), son église gothique, son château Renaissance, ses Grands Jardins, son cloître. 

    La cité des Stuart propose des expositions permanentes aux visiteurs : Musée de la Vieille Alliance Franco-Ecossaise, Musée Marguerite Audoux (écrivain), Salle consacrée à Pierre Rateau, Compagnon de la Libération, Maison François 1er. 

    Musées (dans le château des Stuart) : Tél. 02 48 81 50 00 

    Office de Tourisme pour les visites commentées de la ville, du château, de l'église, du cloître

     

    LA CHAPELLE D'ANGILLON -

     

    Château du XIe-XIIe siècle, forêt Saint Palais. Ancienne résidence des Princes de Boisbel, demeure de la Princesse de Clèves et du ministre Sully. Ancien jeu de paume de la Renaissance. 

    Musée Alain Fournier et découverte mystérieuse du grand Meaulnes aux marches de la Sologne. 

    Ouvert tous les jours de 9 h à 12 h et de 14 h à 20 h sauf dimanche matin. 

    Visites guidées : Château, musée Alain Fournier, fondation Royale Albanaise. 

    Deux visuels sur écran : Mille ans d'histoire et Alain Fournier. 

    Repas pour les groupes, dégustation pour les visiteurs.

     

    LA VERRERIE -

     

    Elégante demeure de la Renaissance, édifiée par Béraut Stuart d'Ecosse. Fresques de la Chapelle et Galerie à arcades (XVIe siècle), Pleurants du Duc de Berry, salons meublés et habités. 

    En lisière de la forêt d'lvoy, une demeure Renaissance qu'on découvre au bout d'une longue allée bordée par un étang. L'aile de briques et de pierres est portée par des arcades élégantes et légères. La chapelle, qui conserve un ensemble de fresques du XVIe siècle, ferme la cour à l'opposé, tournée vers l'eau et le bois. La Renaissance trouve ici toute se substance. Un autre point fort de la route Jacques Coeur, qui fut aux mains des Stuart pendant plus de deux siècles. Dans la salle à manger, portrait de Louise de Kéroualle, duchesse de Portsmouth, lointaine ancêtre de Lady Oiana. 

    Parc ombragé et aménagé ouvert du 1er avril au 1er novembre. Visite du parc de 10 h à 18 h 30. 

    Visites guidées de 10 h à 18 h 30, ou à la tombée de la nuit. 

    12 chambres d'hôtes sur réservation. Restaurant "la Maison d'Hélène" dans le parc : fermé mardi et mercredi midi.

     

    BOUCARD -

     

     

    En bordure de la Sauldre, qui alimente ses douves, flanqué de quatre tours d'angle, avec ses échauguettes en encorbellement sur son donjon, le château offre au premier regard l'austère apparence de l'Art Médiéval. Mais une fois franchi le pont dormant, les visiteurs pourront admirer une magnifique Cour Renaissance du XVIe siècle et se promener dans les appartements du Maréchal de Navailles, qui y fut exilé au XVIe siècle. 

    Poussé au creux des prés et de l'eau, cerné par de robustes communs où se déroulent divers concerts et récitals, le château conserve d'importantes constructions médiévales. Perdu par les ans et resté un certain temps inhabité, il dégage une nostalgie très prenante. La personne qui assure la visite guidée s'acquitte de sa tâche avec tact et gentillesse. L'intérieur de Boucard fut remanié, au XVIIIe siècle, par le Maréchal de Navailles ; il avait contrarié les amours de Louis XIV, ce qui manquait de prudence ! Le salon ouvre largement sur la campagne ; la petite chambre, avec son lit à baldaquin, offre une étonnante intimité ; les boiseries, bien nettoyées, méritent une particulière attention. Pour le visiteur, Boucard, c'est assurément un coup de coeur. 

    Visite du 1er avril ou 1er novembre de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h en été, fermé à 17 h en hiver.

     

    MAUPAS -

     

    Nombreux souvenirs du Comte de Chambord, prétendant au trône de France, tapisseries des Gobelins, jardin, vin du domaine de Maupas (appellation Menetou-Salon).

    On le voit très bien de la route, planté au milieu d'un parc, face à un étang. Le XlVe siècle lui vaut des lignes sobres et ramassées. Il conserve des souvenirs de la duchesse de Berry, qui y résida, ainsi que du roi Charles X et du comte de Chambord. Mais le clou de la visite, c'est la collection de 887 assiettes de faïence datant du XVe au XVIIIe siècles, et exposée dans la grande cage d'escalier. 

    Visite de 14 h à 19 h des Rameaux au 1er octobre ; ouverture supplémentaire de 10 h à 12 h les dimanches et jours fériés et du 1er juillet au 15 septembre ; de 14 h à 18 h du 1er au 15 octobre et le dimanche du 15 octobre au 15 novembre.

     

    MENETOU-SALON -

     

    Toujours propriété de l'arrière-petit-fils du Prince Auguste d'Arenberg. Les communs abritent une sellerie très complète et une collection de voitures hippomobiles et automobiles, ayant toutes été achetées pour le domaine et employées par les propriétaires. 

    Ancienne propriété de Jacques Coeur, le château, détruit pendant la Révolution, fut reconstruit et richement décoré au cours du XlXe siècle par les Princes d'Arenberg, qui l'habitent encore. Il semble érigé sur un océan de verdure, surchargé mais bien noble tout de même dans la douce lumière du soleil couchant. On y découvre de précieuses tapisseries flamandes du XVe siècle, ainsi que des souvenirs de la famille Talleyrand. Les communs abritent une sellerie, mais aussi une collection de voitures hippomobiles et automobiles : Minerva 1927, Citroën 1926 type B 12, Turcat-Méry 1911 (elle a fait le rallye Paris-Moscou, soit 3 000 km en 10 jours), Panhard et Levassor 1899, etc. 

    Visite de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h30. Fermé le mardi, de Pâques au 30 septembre ; ouvert sans interruption de 10 h à 18 h 30 en juillet et août.

     

    BOURGES -

     

    Autour de sa cathédrale gothique classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, la ville est aussi remarquable par ses maisons à pans de bois, ses hôtels Renaissance et classiques, ses musées (gratuits), ses jardins et ses marais. 

    Office de Tourisme ouvert tous les jours de 9 h à 18 h (19 h en été). 

    Horaires différents dimanches et jours fériés. 

    Exposition permanente du patrimoine. 

    Visites de la ville et de la cathédrale avec des guides conférenciers agréés par le Ministère de la Culture.

     

    BOURGES - Le Palais Jacques Coeur -

     

    Edifié par l'argentier de Charles VII au milieu du XVe siècle, il constitue un exemple exceptionnel d'une demeure civile à la fin du Moyen Age. Construit sur l'enceinte gallo-romaine de la ville, il est remarquable par l'abondance de son décor sculpté et le confort de son plan intérieur. 

    Ouvert tous les jours sauf les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et 25 décembre. 

    Visite de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h du 1er novembre au 31 mars ; de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h du 1er avril au 30 juin et du 1er septembre au 31 octobre ; de 9 h à 12 h et de 13 h à 19 h en juillet et août.

     

    DUN-SUR-AURON -

     

    Anciennement Dun-le-Roi, capitale gastronomique de la noix en Berry. Nombreux vestiges d'un riche passé historique : XIIe-XIVe siècle. 

    Voir ses remparts, son beffroi, son église romane (XII-XIIIe siècle), le Musée du canal de Berry et le Festival de Théâtre. 

    Visite de 14 h 30 à 18 h 30 du 1er au 30 avril ; de 10 h 30 à 12 h et de 14 h 30 à 18 h 30 du 1er mai au 30 septembre ; de 14 h 30 à 18 h 30 du 1er au 30 octobre.

     

    MEILLANT

     

    Ensemble gothique flamboyant prestigieux. Salon d'apparat, salle à manger, bibliothèque... somptueusement meublés, salle des gardes. Dans son parcours découverte, Meillant vous ouvre les portes de l'infiniment petit, la référence de la miniature. 

    Meillant flamboie de toutes les grâces de la Renaissance, même si sa façade ouest demeure très médiévale. Cette opposition ne constitue pas son moindre attrait. Dû à Chartes 1er d'Amboise et à son fils Charles II, ce château, bâti au creux de l'eau, bénéficie d'un parc dense. La Tour du Lion marque bien l'évolution de l'art gothique flamboyant sous l'influence de la Renaissance. La chapelle privée, bien séparée de la demeure principale, ne saurait vous laisser indifférent. Sur la pelouse, des paons refusent systématiquement de faire la roue devant les photographes. Ils distraient l'auditoire du guide, très compétent mais assez agacé par ces maudits oiseaux qui volent la vedette à l'historique de la propriété ! Quelques cygnes et des cerfs et biches ajoutent à la partie reconstruite au XIXe siècle, règne fièrement sur un parc boisé et verdoyant. animalière de la visite. Exposition de Talbot ayant appartenu à la famille. Meillant, pour nous, représente l'une des plus séduisantes propriétés de la route Jacques Coeur. 

    Location de salles. 

    Visite de 9 h à 11 h 45 et de 14 h à 18 h 45 tous les jours ; en automne, fin des visites à la tombée de la nuit ; fermé du 15 décembre au 31 janvier.

     

    NOIRLAC -

     

    Cette abbaye cistercienne, fondée en 1150, est l'un des meilleurs exemples de l'architecture monastique (XIIe-XIVe siècles). Vous pourrez découvrir le quotidien des moines à travers l'église, le cloître, la salle capitulaire, le dortoir des moines, le réfectoire et l'aile des convers. 

    C'est l'un des plus beaux types d'architecture monastique médiévale. Très bon guide, mais dont l'accueil pourrait s'améliorer. Cette abbaye cistercienne, qui a bénéficié d'une rénovation exemplaire, est le théâtre de concerts et d'expositions. 

    Visite tous les jours, sauf mardis. Du 1.1 au 31.3 et du 16.9 au 31.12 de 1O à 11 h 3O et de 14 à 16 h 3O ; du 1.4 au 15.9, de 10 à 11 h 30 et de 14 à 17 h 30.

    Ouvert tous les jours (sauf mardi en octobre, novembre, décembre, janvier, le 1er janvier et le 25 décembre). 

    Visite guidée (chaque heure à partir de 10 h) ou visite libre du 1er avril ou 30 septembre (sauf juillet et août) de 9 h 45 à 12h et de 13 h 45 à 18 h30 (billetterie fermée à 17 h 30) ; en juillet et août de 9 h 45 à 18 h 30 (billetterie fermée à 17 h 30). 

    Visite libre entre 12 h et 13 h 45 ; du 1er octobre au 31 mars : de 9 h 45 à 12 h et de 13 h 45 à 17 h (billetterie fermée à 16 h 30).

     

    SAINT-AMAND-MONTROND -

     

    Ancien hôtel Saint-Vic (XVIe siècle) devenu Musée d'Histoire locale, du paléolithique inférieur à l'époque contemporaine. 

    Centre Europèen de l'Or. Vestiges de la Forteresse de Montrond, ancienne résidence de Sully et du Grand Condé. 

    Musée : tous les jours (sauf dimanche matin et mardi) de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. 

    Visites guidées de la vieille ville en juillet et en août.

    Forteresse de Montrond : visite tous les jours du 15 juillet au 30 août. Hors saison sur rendez-vous.

    Office de Tourisme : tous les jours sauf dimanche.

     

    AINAY-LE-VIEIL -

     

    Château gothique italianisant (XIIe au XVIe siècle) appuyé sur une enceinte féodale intacte avec ses douves d'eau vive. 

    Chapelle Renaissance avec des peintures murales des XVIe et XVIIe siècle récemment remises à jour. 

    Musée d'Art et Traditions Populaires du Berry. 

    Parc et roseraie de roses anciennes et parfumées, jardin de Chartreuses. 

    On l'appelle le Petit Carcassonne, à cause de son enceinte octogonale flanquée de tours et d'une imposante poterne. Un visage féodal avec des douves d'eau vive, mais aussi, à l'intérieur, une demeure Renaissance beaucoup plus gracieuse. L'ensemble est habité par des descendants de Colbert, sans cesse présent à travers livres et portraits. Le grand salon, dont la décoration fut conçue en l'honneur d'un passage de Louis XII et d'Anne de Bretagne, mérite une visite attentive ; l'oratoire Renaissance est peu commun. Au sud de la Route Jacques Coeur, au milieu d'arbres joufflus, cette grande propriété séduit par sa force, le contraste entre son austérité extérieure et son sourire intérieure. La maîtresse de maison ne manquera pas de vous montrer un bloc de cristal ambré enfermant une araignée : un bijou offert à Mme de Tourzel par Marie-Antoinette. 

    Visite de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h ou à la tombée de la nuit du 1er février au 30 novembre ; de 10 h à 19 h sans interruption en juillet et août ; fermé le mardi en février, mars et novembre.

     

    CULAN

     

    Forteresse médiévale du XIIe au XIVe siècle, encore habitée et merveilleusement conservée. 

    Exceptionnelles charpentes gothiques, salles de guet, salles de chauffe, rarissimes hourds en bois animés de chevaliers en armes. Salles seigneuriales meublées. Jardins médiévaux recréés, ouverts au public depuis 1995. 

    Jeanne d'Arc séjourna dans cette forteresse épaulée par trois tours rondes, couronnées de hourdis de bois. On la considère comme un excellent exemple de l'architecture médiévale du Berry. Les salles débordent de meubles anciens et de superbes cheminées. Une très belle série de tapisseries du XVe siècle a hélas été volée.

    Visite de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h 30 tous les jours des vacances de février au 11 novembre ; de 9 h 30 à 19 h sans interruption en juillet et août ; de 14 h à 17 h en février et novembre. 

    - Bar-cafétéria de 11 h à 18 h en juillet et août .Restaurants pour groupes uniquement, sur réservation, toute l'année.

     

    JUSSY-CHAMPAGNE

     

    Château du XVIIe et XVIIIe siècle. 

    La propriété, derrière ses hautes grilles, est très attachante. Avec ses façades de briques et de pierres, elle constitue un rare témoin de l'architecture Louis XIII en Berry, dont elle évite la légendaire austérité. La rivière qui l'entoure galope au printemps, mais tarit en été. C'est souvent la propriétaire qui vous guide parmi son bel ameublement des XVIIe et XVIIIe siècles. 

    Visite tous les jours, des vacances scolaires de printemps à la Toussaint, de 9 à 12 h et de 14 à 19 h.


    votre commentaire
  • Le Berry est de ces provinces trop injustement méconnue, à l'histoire riche, à la culture foisonnante.

     

    .Il est temps, plus que temps, de découvrir le Berry, de le redécouvrir. 

     

    Visitez donc le Cher, le plus vaste département de France, qui, avec l'Indre le définit..

    - Traversez la Champagne Berrichonne, le Boischaut, la Marche, le Val de Loire, la vallée de Germigny, la Sologne, le Pays Fort, le Sancerrois. 

    - Mais méfiez-vous des sorciers, "jeteux d'sort" du Brennois et du Sancerrois (signez vous 3 fois et dites "j'te doute sorcier" si, par hasard, vous veniez à en croiser un). 

    - Evitez les birettes, âmes vendues au diable sous leurs peaux de bêtes. 

    - Ignorez le "meneu de loups" et le "loup brou" (loup garou), vous ne vous en porterez que mieux. 

    - Et puis, il y a bien encore les "panseux" et autres rebouteux, même si, "est'i bête", "ça sent ben un peu l'bûcher", 

    - Mais peut-être croiserez vous la route d'une des fées qui hantent nos forêts et les rendent si belles. 

     

    - Empruntez la Route Jacques Coeur, la Route Historique George Sand, la Route de la Porcelaine, la Route des Dames de Touraine, la Route François 1er, la Route des parcs et jardins Beauce-Val de Loire-Berry. 

    - Arrêtez-vous au château de la Verrerie, tout près d'Aubigny-sur-Nère, pour y découvrir l'histoire franco-écossaise de notre province. 

     

    Vierzon  

     

    - Marchez sur les sentiers de grande randonnée, le GR 31 de Neuvy sur Barangeon à Pouilly sur Loire, le GR 41, de Vierzon à Culan. 

     

     

    Suivez le Cher et le Canal du Berry 

     

    - Arrêtez-vous à Sancerre (le vin blanc), Chavignol (le crottin), Neuvy les deux clochers et son vieux donjon, la Chapelle d'Angilon chère au Grand Meaulnes, la Borne, unique village de potiers, le château de Maupas et ses 880 assiettes, le château de Maubranche. 

     

    - Remontez vers Menetou-Salon (le vin rouge), Nançay et son immense radiotélescope (200 m de long, 40 m de haut, maintenant ouvert au public). 

     

     

    - Prolongez vers Bagneux, son Dolmen de la Pierre Couverte et le château de Valençay. 

     

    Extasiez-vous devant Chenonceau, le plus beau château-pont du monde, 

     

     Descendez vers Bourges et admirez la cathédrale, sauvée des promoteurs de la Chambre du Commerce, chef d'oeuvre absolu, la plus large et une des plus grande cathédrales gothiques de France, le palais Jacques-Coeur ("A vaillans coeurs riens d'impossible", "dire, faire, taire de ma joie" et "en close bouche n'entre point mouche"), l'étrange Hôtel Lallemant, (point de rendez-vous des alchimistes), le Musée du Berry. 

     

     

                              Vous pourrez voir les thermes romains de Drevant 

     

    - Allez rendre visite à la bonne dame de Nohant (George Sand, la Mare au Diable...), en passant par Châteaumeillant, Sainte Sévère (vous savez, Jacques Tati...), La Châtre, Le Château de Sarzay et entrez dans le Boischaut, Gargilesse et la maison de Georges Sand, le spéctaculaire barrage d'Eguzon, Château Guillaume, les étangs de Brenne. 

     

    Essayez-vous à la pêche à la grenouille, à la chasse au darrue .  Faites un petit tour du côté d'Argenton sur Creuse et de Le Blanc, le cœur de la Brenne. 

     

        Châteauroux  Par Issoudun et la Chaussée de César, remontez vers Bourges. 

     

    Si vous aimez la musique, gare à l'indigestion !

     

    Le Printemps de Bourges, 

    début juin, le Festival International de Musique Expérimentale à Bourges, 

    de juin à août, l'été musical de l'Abbaye de Noirlac, les Riches Heures de l'Orgue en Berry, 

    en juillet leFestival de Boucard, 

    et, de juillet à août, le Festival des Eglises Romanes et les Ballades à Bourges, 

    les Rencontres Internationales de Musique traditionnelle de Saint Chartier, 

    début août le concert de Musique Vivante en Berry en Chateaumeillant, 

    sans oublier les fêtes franco-écossaises d'Aubigny-sur-Nère, les 14 et 15 juillet... Le son délicat des cornemuses... 

     

              En Berry, il y a tant à voir.

     

    - On dit qu'un vieux berrichon, au jour se sa mort, était monté directement au paradis. 

    Voyant Saint Pierre, celui-ci lui dit, l'air contrit "désolé, mais ici, c'est beaucoup moins bien qu'en bas !" 

     

              C'est  le Berry, le Berry réel, celui où l'on rit, où l'on pleure, où le temps qui passe sait être pesant mais où l'on est debout et battant toujours !


    votre commentaire
  • L'art roman en Berry est un art à la mesure de l'homme et de ses attentes, un art qui ne nous est jamais étranger. Art non pas statique ni figé, mais en recherche de stabilité et d'équilibre, il utilise un langage pleinement humain, où la beauté n'est jamais loin du cœur, en des formes et des images qui portent l'empreinte d'un supplément d'âme dont le monde contemporain conserve la nostalgie.

    Les caractéristiques architecturales 

    Si l'on ne peut véritablement parler d'un art roman berrichon, il existe incontestablement un art roman en Berry qui possède des traits propres :

    - une opposition entre le chœur voûté et la nef 

    - une recherche dans la composition des façades, le plus souvent organisées autour d'un portail unique 

    - un pignon triangulaire de la façade des arcatures aveugles

    - des " passages berrichons " permettant un accès de la nef unique vers le transept.

     

    La sculpture 

    Le répertoire des chapiteaux présente deux grandes familles d'importance inégale : 

    - les chapiteaux à décor végétal ou animalier

    - les chapiteaux historiés, présentant généralement une sculpture de grande qualité plastique et de haute valeur symbolique.

    Le décor peint 

    C'est sans doute dans ce domaine que les artistes romans en Berry ont laissé les plus purs chefs d'œuvre. On connaît les ensembles de Brinay et de Vicq, les deux plus vastes cycles romans après celui de Saint-Savin-sur-Gartempe. Ils méritent le déplacement. De nombreux autres sont conservés. Les fresques ne sont jamais un art pauvre ou mineur.

    Leurs réalisations sont remarquables, souvent exceptionnelles.


    votre commentaire

  • votre commentaire