• Galette des rois

     

    Galette des Rois
    à la crème d’amande (Pithiviers)

    Recette pour 6 personnes - Préparation : 20 minutes - Cuisson : 25-30 minutes

     

     

     

    2 disques de pâte feuilletée

    50 g de sucre glace

    50 g de poudre d’amande

    50 g de beurre fondu mais pas chaud

    2 œufs

    1 cuil. à soupe de farine

    Quelques gouttes d’extrait d’amande amère de qualité

    1 pincée de sel d'Algarve

    1 cuil. à soupe de Rhum (facultatif)

    Dorure : 1 œuf battu en omelette et 1 cuil. d’huile de tournesol

    1 fève en porcelaine, en or, en faïence, en diamant…

     

     

     

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     Préparation

     

    Placez dans un récipient creux (une calotte par exemple) le beurre fondu, les deux œuf, le sucre et la farine. 

    Mélangez l’ensemble puis incorporez la poudre d’amande.

    Ajoutez l’extrait d’amande amère et une petite pincée de sel d’Algarve.Versez dans ce mélange la cuillère à soupe de rhum si vous le souhaitez.

    Posez le premier cercle de pâte feuilletée sur une plaque de pâtisserie humide.

    Au centre, répartissez le mélange réalisé (la crème d’amande).

    Placez la fève.

    Badigeonnez le bord extérieur de la pâte feuilletée avec la dorure.

    Pliez le deuxième cercle en quatre et disposez bien ce deuxième disque sur le premier la pointe au centre et dépliez pour que les disques soient posés l'un sur l'autre.

    Avec les pouces, soudez-les bord à bord en prenant soin de ne pas laisser la crème déborder sur les côtés.

    Badigeonnez toute la surface de la pâte avec la dorure. Percez au centre un petit trou, et dessinez une spirale avec la pointe d'un couteau en partant du centre de la galette.

    Faites cuire à four chaud pendant dix minutes (180°C) et terminez pendant 20 minutes à 170°C.

     

    Si la coloration prend trop vite en surface, baissez la grille et protégez la galette avec une feuille de papier aluminium.

     

     


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  • L'habit traditionnel.

    Un vieil adage nous dit que l'habit ne fait pas le moine. Pourtant, jusqu'à la fin des années cinquante, le costume permettait d'indiquer avec précision la profession, le milieu social et même la religion ou l'état de ses propriétaires. 

    C'est ainsi que le prêtre était reconnaissable à sa soutane, que le militaire paradait dans un uniforme chamarré et que le notable portait un costume sombre une chemise blanche et un col dur. On remarquait l'ouvrier d'usine à sa cotte bleue tandis que le paysan préférait se vêtir d'une biaude. 

    Aujourd'hui, les différences se sont atténuées et les accessoires deviennent plus révélateurs de la situation économique ou sociale que les vêtements eux-mêmes. On affirme certaines opinions à l'aide de pins, la mallette dénonce le cadre ou l'homme d'affaires, etc. 

    Le mode vestimentaire indique en premier lieu un espace géographique bien délimité. En effet, chaque costume traditionnel varie d'une région à l'autre. Souvent, c'est même d'un village à l'autre que l'habit change. Pour un oeil averti, un détail peut révéler la provenance de celui ou celle qui le porte à quelques kilomètres près. La couleur et la forme de la robe, du tablier ou du châle sont significatives. La façon dont la femme porte sa coiffe montre non seulement son pays d'origine, mais aussi sa situation sociale. Le costume renseigne sur l'appartenance à un groupe établi. Par le caractère de son vêtement, la femme informe sur les différentes périodes et événements de sa vie. Ainsi, la jeune fille à marier, la femme établie ou la veuve font-elles connaître et affirment-elles leur condition. 

    D'après le Mémoire statistique du département de l'Indre paru en 1804, le préfet Dalphonse fait une description précise de l'habit berrichon : 

    "Le vêtement est dans les campagnes partout à peu près le même : une culotte et un gilet de gros drap, communément de couleur chêne vert, un gilet de toile et un surtout de toile grise dont la trame est de la laine noire, un large chapeau rabattu, des guêtres de toile, rarement des bas, de gros souliers ferrés ; voilà le vêtement des hommes. Les habitants du Boischaut portent plus ordinairement des bas ou des guêtres de drap, et plus rarement des souliers. Leur vêtement le plus commun est le droguet. L'habillement des femmes est en gros drap pour l'hiver, et en toile de ménage pour l'été. Elles ont communément de longs cheveux. Elles divisent ceux de derrière en deux parties. Elles forment un rouleau de chaque partie, et le recouvrent d'un galon blanc en fil. Ces deux rouleaux sont tournés autour de la tête. Les cheveux du devant de la tête les recouvrent. 

    Une bande, également de fil blanc arrête le tout. Une calotte piquée ou une cayenne piquée, qui est une espèce de calotte, mais plus grande et plus élevée, avec une passe s'applique sur les cheveux. Une coiffe en toile de coton, ordinairement garnie de mousseline, posée à plat et sans plissure, complète leur coiffure. Leur chaussure est, dans le Boischaut, des sabots, et dans la campagne, des souliers à double couture. Pendant l'hiver et dans les jours de pluie, elles s'affublent d'une longue et ample capote de drap qui leur tombe jusqu'à moitié de la jambe et qui leur enveloppe toute la tête". 

    On constate surtout des différences dans le port du costume de fête. Exhibé comme un emblème de la réussite, il est avant tout au service de l'apparence. Il contribue à créer une véritable mise en scène de l'individu qui paraît et qui s'affirme au sein de la communauté villageoise ou paysanne. Il n'est porté qu'à l'occasion d'événements particuliers, comme les baptêmes, les mariages ou d'autres réunions de famille. Naturellement, on l'arbore aussi le dimanche à la messe ou lors de pèlerinages. Les foires, les fêtes locales sont autant d'occasions de se montrer avec ses beaux habits. 

    "Le pantalon de drap noir et une veste de même étoffe remplacent la blouse. La chemise est ornée d'un col et de poignets bien blancs. La coiffure ordinaire est remplacée par un chapeau dont la calotte est ceinturée d'un large ruban et ornée de petits chevrons de velours dits "barbotiaux". Les jeunes filles sont charmantes avec leur bonnet de fine lingerie au fond brodé, découvrant largement le front et laissant dépasser leurs bandeaux à la vierge. Un fichu de soie de couleur tendre découvrant largement la gorge s'ajuste sur le corsage, et la jupe de drap est protégée par un tablier de soie bordé de petite dentelle. Des bas blancs et des mitaines, des souliers plats à boucles complètent cet ajustement. (...) Une croix, dite jeannette, suspendue du cou par un ruban de velours noir, fait ressortir la blancheur ou la matité de la peau. 

    Aux lobes des oreilles, elles portent des boucles à pampilles ou des anneaux d'or". 

    Mais l'habit le plus riche et le plus prestigieux est sans aucun doute le costume de noces, particulièrement celui de l'épouse. George Sand décrit dans "Les noces de campagne", le vêtement que porte la petite Marie pour son mariage : 

    "Sa cornette de mousseline claire et brodée partout avait des barbes garnies de dentelle. Dans ce temps-là, les paysannes ne se permettaient pas de montrer un seul cheveu (...). Son fichu blanc, chastement croisé sur son sein, ne laissait voir que les contours délicats d'un cou arrondi comme celui d'une tourterelle. Son déshabillé de drap fin vert myrte dessinait sa petite taille (...). Elle portait un tablier de soie violet pensée, avec la bavette". 

    Seuls la coiffe et le châle brodé étaient blancs. A l'instar de nombreuses régions, les robes de mariées étaient colorées de teintes pastel comme le rose ou le bleu. Parfois, elles étaient de fond couleur beige à motifs floraux. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que la diversité des couleurs a cédé la place à l'uniformité du blanc. Est-ce un bien ou un mal, chacun est libre de son opinion. 

    "Ah ! ces temps d'ordre, de politesse et d'harmonie où le gars posait une main sur son coeur, tandis que de l'autre il retirait son chapeau .d'un geste élégant pour demander à la drolière de son choix la faveur de danser avec elle. 

    Quel plaisir pour les yeux de voir les couples s'avancer, reculer, se rapprocher encore, se rompre en des chassés-croisés et se poursuivre en tournant les uns autour des autres avec des virements et des carrements d'épaules où le naturel donne de la grâce aux attitudes. 

    Puis ils marquent un peu lourdement la cadence en frappant du talon. 

    Les gars sourient aux filles et les filles baissent timidement leurs regards. 

    La musette chante drôlement, les lèvres se tendent et le baiser claque, sonore sur les joues roses." 

    Hugues Lapaire

    - Allez aux assemblées danser la bourrée mussée et la contredanse avec les "Gâs du Berry", les "Thiaulins de Lignières", les "Tréteaux du Pont" à Pont Chrétien, les "Pastouriaux du Berry", la "Sabotée Sancerroise", les "Forestins", les "Sonneurs Nérondais" et autres joyeux, au son des cornemuse et des vielles. 

    - Invitez les pastourelles si jolies avec leur robe à corps (ah les jolis corsages) et leur lourde capiche, la coiffe en dentelle à floque encadrant leurs biens jolis minois, allez donc biger la drollière (oh ! la jolie et fière berrichonne, maîtresse de la maison, âme du foyer...). 

    - Virez avec les valseux à chemise de lin et pantalon de gros drap. 

    - Allez rendre visite à Annick et son site sur la musique traditionnelle, aux Thiaulins de Lignières au château de Plaix et aux Forestins, ils parlent si bien du Berry, de ses danses, de ses musiques, 

    - Enfin, riez aux "bonnes histouères" de Jean-Louis Boncoeur à Rezay... 

     

     

     

    La race berrichonne

     

    Une "race berrichonne" ! cela existe ? non ! bien entendu ! cependant l'influence exercée par le climat ou la nature du terrain a eu pour effet de donner quelques caractéristiques particulières à nos lointains ancêtres... 

    Le Berrichon des plaines : le Champignou, est trapu, lent et taciturne... 

    Beaucoup plus vifs et plus ardents sont les habitants des pays vignobles. 

    Il en est de même des Berrichons des collines boisées de l'Est et du Sud ! descendant des Boïens farouches issus de ces hommes indomptables ; muletiers, bûcherons ou sabotiers dont la forêt était naguère encore le royaume, il a le verbe haut, la gaieté vive et l'enthousiasme ardent. 

    Quant au Solognot et au Brennou, ils sont petits, maigres et basanés. 

    "Il est possible pourtant, de fixer quelques traits généraux communs à tous les Berrichons : une phrase suffit d'ailleurs à définir leur caractère : ils ont le sens pratique ! ils laissent à d'autres les rêveries et les projets aventureux. Leur intelligence est faite surtout d'esprit critique ; le jugement y réfrène les écarts de l'imagination, de là cette prudence, cette réserve méfiante, cette aversion instinctive pour les innovations qui va parfois jusqu'à la routine" nous dit Abel Tortrat instituteur à Bourges dans son ouvrage sur le Berry du début du XXe siècle. 

    Georges Hardy ajoute à son tour : "Ils s'attardent volontiers, ils prennent le temps de regarder autour d'eux, de causer. Ils ne sont pas dévorés par la vie, ils la dominent et savourent avec des sourires les vins délicats de leurs coteaux. Ils arrêtent doucement les jours dans leur fuite et narguent les affolés". 

    Nous envions donc ces braves gens qui savaient si bien vivre. 

    "A quoi bon" ajoute Abel Tortrat, "se forger des chimères ou se laisser emporter par l'ambition ? La vie n'est-elle pas bonne comme elle est ? Qu'on se fatigue le cerveau à échafauder des systèmes ou à rêvasser dans la lune c'est l'affaire des Barbotiaux (esprits brouillons) ou des Afaubertis (ahuris)." 

    Peut-être y a-t-il quelques pointes de vérité dans ces affirmations. Quoi qu'il en soit, la mentalité douce des Berrichons se rehausse volontiers d'une pointe de fine ironie à l'égard des "agités modernes" et leurs moqueries s'exercent particulièrement aux dépens de ceux qui parlent fort, croyant ainsi, les impressionner ! 

    A cela d'ailleurs se borne la malignité des Berrichons et leur ton de voix monotone, ferme la porte à toutes discussions oiseuses ! 

    Chacun se plaît, en outre, à reconnaître leur droiture, leur sincérité et leur honnêteté. 

    On leur reproche peut-être d'être un peu avares ou têtus comme leurs moutons, mais est-ce que ce sont bien là des défauts ? 

    Loyaux, calmes, doux, modérés, ce sont des gens de bonne compagnie. 

    On ajoute cependant, pour ne pas trop les flatter, qu'il ne faut pas gratter trop longtemps la rude écorce des Berrichons d'aujourd'hui pour retrouver en eux l'âme naïve et crédule de leurs ancêtres : Je pense que ce ne sont que des méchantes langues qui disent cela !... 

    Si tous les Français actuels se comportaient comme nos Berrichons, nous aurions la chance de vivre dans un pays où les "Barbotiaux" et les "Afaubertis" seraient exclus ! 

     

    En s'habillant à la mode de "cheu nous"

     

     

     

     

    Costumes traditionnels masculins :

    - pantalon large et long, d'une seule couleur, 

    - blouse longue (aux genoux) ou biaude en coton rayé ou prunelle bleue (en toile blanche à l'origine), souvent ornée de broderies de coton blanc, 

    - manteau (limousine avec pèlerine et capuchon) en laine commune pour les bergers et les routiers, 

    - souliers ferrés ou sabots de bois, guêtres boutonnées en toile rayée. 

    - chapeau rond de feutre épais de couleur noire, creusé au fond, relevé aux bords (chalumeau). 

    - chapeau à chevrons (chapeau clabaud) entouré de petites ganses de velours noir (multicolores autrefois). 

     

    Les jours de fête:

    - courte veste à la française, à godets, gilet à fleurs, culotte à pont et guêtres de toile bise. 

    - en Brennois, grand feutre relevé sur un côté, veste de velours et pantalon rentré dans les bottes. 

    - à Issoudun, les vignerons portaient le tricorne, une veste courte et un gilet court de drap vert, une culotte courte fermée aux genoux par une boucle.

     

     

    Costumes traditionnels féminins :

    - caraco (corsage ajusté, décolleté au ras du cou) en foulard à basques très ajustées, encolure et bas des manches garnies d'un ruban noir et d'un dépassant de dentelle, 

    - fichu de couleurs vives (pointe) posé en triangle, très croisé sur la poitrine, les bouts extrêmes rentrant dans la jupe ou dans le bavolet du tablier, avec de petites franges, 

    - jupe ample et longue (aux chevilles), de couleur unie assez vive, de laine ou de drap (tissu mat), froncée autour de la taille (majeure partie des fronces derrière), 

    - tablier en foulard ou en soie, plus court que la jupe retenu par des rubans (devantier), 

    - ample manteau (capiche), plus long que la jupe, sans manche, avec capuche, en drap noir ou brun foncé, retenu par un fermoir en acier ou une broche simple, 

    - sabots à brides, parfois décorés. 

     

    - coiffe "à grimaces" composée d'un cayon en grosse étoffe de piqué sur lequel est appliqué un satin transparent sous une gaze fine, fond brodé, noeud de rubans à bouts flottants. 

    - coiffe carrée à La Châtre, en dentelle sur linon, bonnet rond à Argenton, 

    - petit bonnet plat à Valencey (minute) dont les brides sont croisées en arrière. 

    - coiffe plate à Saint Gaultier. 

     

    en semaine:

    - caraco sans col, tablier long à poches bleu ou à carreaux, jupon de laine.

     


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    Recettes du Berry

     

    Le vieux Berry a éclaté en deux départements: le Cher et l'Indre. Entre Bassin parisien et Massif central, le Berry a conservé une grande partie de son folklore et les cultures traditionnelles restent encore ancrés dans les mentalités. En Indre, le vin de Reuilly et le chèvre frais de Valencay portent haut les couleurs de leur appartenance. Un bon verre de Reuilly, c'est ce qu'il faut pour arroser le gigot de sept heures. Du point de vue touristique, il faut se promener le long de la route Jacques Cœur (il fut le grand Argentier de Charles VII, riche commerçant du moyen âge ), route célèbre pour ses nombreux châteaux. On peut également emprunter la route de la Porcelaine où de nombreuses entreprises proposent leur production de grés du Berry, porcelaine …. Le Berry, celui du Cher, est connu comme le pays des " sorciers ", nombreux sont les gens qui consultent encore rebouteux, barreurs et magnétiseurs. C'est le pays qui a vu naître George Sand; en écrivant une idylle paysanne à la Mare au Diable, elle savait de quoi elle parlait. Balzac a séjourné à Issoudun pour écrire de nombreux passages de la Rabouilleuse. De jeunes artisans ont su redonner une vitalité et une qualité à des produits de base (vins et fromages…) qui quelques années auparavant demandaient beaucoup de courage pour être consommés. Paysages vallonnés aux parcelles entrecoupées de haies, de bois et de boqueteaux, d'où émergent de petites habitations aux toitures rougeâtres, au pays de l'Âne Grand Noir du Berry, tout est terroir, tables gourmandes, plats généreux. C'est une cuisine du coeur.

     

    LES PRODUITS PHARES :

     

    A l'est avec la BRENNE et ses nombreux étangs, on trouve les poissons d'eau douce comme la carpe, le brochet, le sandre et les " guernouilles ". Autrefois les écrevisses peuplaient les rivières de alentours, aujourd'hui elles ont pratiquement disparu.

    Au Nord, avec la SOLOGNE dans un univers de demi-teintes où flotte encore l'image brouillée du Grand Meaulnes d'Alain Fournier, colverts, lièvres, chevreuils, faisans côtoient les nombreux champignons Cèpes, Coulemelles, Pieds de mouton…) pour mettre le meilleur de nos forêts sur la table automnale

    Au centre et au sud, pays austère au sol calcaire, on y produit des céréales mais la gloire de la région, ce sont les élevages de " chieuvres ", le mot local pour chèvres, qui donnent naissance à de merveilleux fromages dont quatre détiennent une AOC

    Selles sur Cher  - Crottin de Chavignol - Pouligny Saint Pierre - Valencay il ne faut pas oublier aussi le Sancerre saupoudrées de cendres de sarments qu'on mélange avec du gros sel

    Entre ceps et caves, loin des grandes voies de circulation, empruntez la route des vignobles dont les vins font chanter nos plats, des vins dont les qualités incontestables ne cessent de s'améliorer. De jeunes viticulteurs pas forcément du cru ont redonné vie aux vignobles du Centre et ont permis à des vins comme >le Sancerre - le Quincy - le Reuilly - le Menetou Salon - le Chateaumillant de se vendre dans le monde entier.

     

    La lentille verte du Berry

     

    à l'ombre de la Vierge Noire du Puy, bénéficie maintenant d'une IGP (label européen certifiant l'Indication Géographique Protégée) et a donné un nouveau statut à cette légumineuse trop longtemps délaissée.

    Dans le canton de Dun sur Auron, la noix pousse sur la route de Jacques Coeur. Le Calon (noix en berrichon) est partout : huile (fabrication artisanale depuis 1860), pâtisseries, terrine, liqueur, apéritif (Charles VII : vin rouge et liqueur de noix)… Elle a même inspiré la Confrérie du Calon, qui, le dernier week-end de novembre, célèbre la Journée de la Noix ;, afin d'initier de nouveaux adeptes, nostalgiques des soirées d'hiver d'antan où les gens des villages se réunissaient pour délier les calons et boire le vin chaud.

     

     

     

    Quelques recettes

     

    Les oeufs berrichons

     

    Faites durcir les oeufs. Coupez-les en deux, retirez les jaunes et hachez-les avec 2 ou 3 branches de persil, 1 petit oignon, 1 gousse d'ail, salez, poivrez et mélangez le hachis avec 3 cuillerées à soupe de crème fraîche. 

    Remplissez les blancs avec cette préparation. 

    Disposez-les dans un plat allant au four légèrement huilé et faites cuire à feu très doux, le temps de dorer le dessus

    La tourte au crottin de Chavignol

     

    Pâte brisée : 300 g de farine, 1 pincée de sel, 150 g de beurre, 1 oeuf, 1 cuiller à soupe d'huile, 1/2 verre d'eau mélanger tous les ingrédients en pétrissant du bout des doigts. 

    Laisser reposer une heure. 

    Etendre au rouleau et foncer un moule de 25 cm de diamètre, couper la pâte autour du moule en la laissant un peu déborder. 

    garniture : 2 oeufs entiers, 3 crottins de Chavignol secs à point, 200 g de crème fraîche, sel, poivre du moulin. Battre les 2 oeufs, la crème fraîche et les 3 crottins préalablement râpés dans une batte. Saler légèrement et poivrer. Mettre cet appareil dans le moule et recouvrir avec le restant de pâte. Border tout autour du moule et dorer au jaune d'oeuf. Cuire une heure à four moyen. Déguster à la sortie du four.

     

     

     Le Gâteau Berrichon

     

    Dans un saladier mélanger 100 grammes de poudre d'amandes, 100 grammes de poudre de noisettes, 200 grammes de sucre semoule. 

    Faire une fontaine et disposer au centre 50 grammes de beurre légèrement fondu, 3 oeufs entiers et 3 jaunes (réserver les blancs). Travailler bien la préparation à la spatule. 

    Battre les 3 blancs en neige très ferme et les incorporer délicatement en deux fois ainsi que 200 grammes de farine à la préparation précédente. Faire cuire à four chaud 1 heure (vérifier la cuisson avec une lame de couteau). Démouler sur une grille et laisser refroidir. 

    Couper le gâteau en deux ou trois épaisseurs et tartiner chaque tranche avec de la confiture d'abricot. Reconstituer le gâteau et saupoudrer de sucre glace. 

     

    La tarte Tatin

     

    pour la pâte brisée  : 150 g de farine, 75 g de beurre, 1/2 cuillère à café de sel, 1/2 verre d'eau, 1 cuillère à soupe de sucre 

    4 ou 5 belles pommes reinette, 75 g de beurre, 125 g de sucre. Éplucher les pommes, les couper en quartiers, puis en tranches régulières. 

    Beurrer très largement le fond d'un "moule à manqué" de 22 cm de diamètre. 

    Préchauffer le four (thermostat 7). 

    Eplucher et couper les pommes en 2. Enlever le coeur et les pépins. 

    Saupoudrer avec le sucre (2 cuillères à soupe) et disposer une première couche régulière de pommes, serrées les unes contre les autres, puis disposer le reste. 

    Saupoudrer à nouveau de sucre (1 cuillère à soupe). 

    Faire caraméliser en posant le moule à manqué sur feu fort, faire blondir le sucre et monter le caramel sur les bords. 

    Etaler la pâte en une rondelle de 2 mm d'épaisseur, et en recouvrir les pommes en la faisant rentrer entre les fruits et le moule. 

    Mettre au four 20 minutes (260 °C). 

    Saupoudrer les pommes avec le reste de sucre et beurrer. 

    Porter à four très chaud pendant une dizaine de minutes pour caraméliser les pommes et démouler immédiatement sur une plaque. servir tiède. Quand la tarte est cuite, pour que le caramel ne colle pas, démouler en plongeant le bas du moule 1 minute dans de l'eau froide. 

    Cette recette fit la réputation des soeurs Tatin qui tenaient au début du siècle un hôtel-restaurant à Lamotte-Beuvron.  Néanmoins, la tarte renversée est une spécialité solognote

     

    Les croquets aux amandes

     

    A consommer bien durs, comme à Charost, Baugy ou Sancerre.

    150 g de farine, 60 g de beurre, 80 g de sucre, 75 g d'amandes entières non épluchées, 1 oeuf entier, 1 pincée de sel, 1 zeste de citron et 1/2 cuillère à café de levure en poudre. 

    Pétrir le tout ensemble à pleines mains, sans autre liquide que l'oeuf pour obtenir une pâte ferme. 

    La hacher alors grossièrement avec un grand couteau pour que les amandes se trouvent un peu coupées, puis ramasser la pâte et la rouler à deux mains sur la planche légèrement farinée pour lui donner la forme d'un gros boudin ; placer ce boudin de pâte sur le milieu d'une tôle beurrée et l'aplatir un peu en forme de dos-d'âne, c'est-à-dire plus épaisse au milieu qu'aux deux bords. 

    Dorer le dessus à l'oeuf, le rayer avec la fourchette pour le quadriller, et cuire à four moyen. 

    Quand le gâteau est cuit et refroidi, le couper en travers en morceaux de la grosseur du doigt.

     

     

    Les beugnons (beignets)

     

    La veille, préparer la pâte avec de la levure de boulanger délayée dans un peu de lait, 300 g de farine, du sucre, du sel, 3 oeufs battus et une cuillerée d'huile de noix. Après 24 heures, reprendre la pâte qui a levé, bien la travailler à la main et la diviser en petits morceaux égaux. 

    Former des couronnes et faire cuire à grande friture (huile d'arachide ou, mieux, à l'huile de noix). 

    Une fois égouttés, les beugnons doivent être saupoudrés de sucre glace.

     

     

     "VIAU"Au Sancerre Rouge

     

              (Pour 6 pers)  - 1 kg de jarret de veau coupé en gros cubes - 300 g de lardon - 4 oignons

              - 3 cuillers à soupe d'huile - 75 g de beurre - 1 bouquet garni (persil, thym, laurier)

              - 2 gousses d'ail - 1 cuiller à soupe de farine - 1 petit verre de cognac- gros sel, poivre

              - 1 bouteille et demi de Sancerre rouge

     

               Préparation : 

               Faire blondir les oignons hachés dans une cocotte, moitié beurre et moitié huile. Pendant ce temps, faire blanchir les lardons dans l'eau bouillante.

               Retirer les oignons de la cocotte et mettre à la place les morceaux de viande avec le reste de l'huile et du beurre. Les faire colorer sur toutes les faces en remuant à la cuiller de bois. 

               Rajouter les oignons, les gousses d'ail, les lardons et saupoudrer le tout de la cuiller de farine, en tournant pour bien faire absorber la farine, ajouter le verre de cognac et flamber. 

              Verser le vin rouge préalablement chauffé, ajouter le bouquet garni, le sel et le poivre.

              Couvrir la cocotte et laisser mijoter à feu très doux pendant 1 h et demie. 

              Servir avec des pommes de terre cuites à la vapeur, en saupoudrant de persil haché


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  • Rappel sur la porcelaine en Berry

     

    La porcelaine, c'est l'alchimie de la terre et du feu, elle a été introduite en Berry par Monsieur Klein en 1799, et depuis ce temps lointain, cet art et cette industrie n'ont cessé de se développer, face à une concurrence étrangère redoutable et une rivalité avec Limoges fort préjudiciable.

    Aujourd'hui, le Berry est le premier producteur français de porcelaine, avec une production de 8500 tonnes sur un total national de 13 000 tonnes. Le point fort des fabrications, c'est la diversité des produits, et un marché du quotidien et du culinaire.

     

    Toujours sur le plan économique, on peut considérer que 40% de la porcelaine du Berry est exportée. Les nouveaux marchés sont lointains, c'est l'Australie, l'Amérique du Sud ou l'Asie du Sud-Est, c'est dans ces pays que se joue la pérennité de la porcelaine française. 

    On trouve les pièces sur les plus grandes tables du monde, celle de Bocuse à Collonges ou de Bernard Loiseau à Saulieu, sans oublier la Brasserie Lipp ou Le Méridien de Tokyo et plus proche de nous le Saint-Ambroix à Bourges.

     

    Retour à l'histoire

     

    La porcelaine du Berry s'est retrouvée, au fil des siècles dans toutes les Cours Royales et autres palais présidentiels, et pourtant, " Notre " porcelaine est peu ou mal connue.

    Lorsque des plongeurs retrouvent l'épave du Titanic, parmi les premières pièces remontées, les chercheurs découvrent de la porcelaine. Les pièces sont intactes et une fois nettoyées avec soin, on s'aperçoit qu'il s'agit de porcelaine du Berry, fabriqué par Lourioux, en particulier de magnifiques plats ronds à oreille que l'on a pu voir dans les photos et films récents évoquant le naufrage du bateau. 

    Le succès du film servira-t-il à remettre à sa place la porcelaine locale ? c'est à dire la première ? nul ne sait.

     

    C'est pourquoi les responsables du domaine porcelainier du Berry ont décidé en 1994 de créer une association afin de développer le secteur dans son ensemble, c'est à dire, les porcelainiers bien sûr, mais aussi les décorateurs, artisans, distributeurs, magasins et les collectivités locales. Il s'agissait aussi de réagir face à la concurrence étrangère, et de créer une image dynamique de la porcelaine, avec une action de communication moderne.

     

    L'HISTOIRE DE LA PORCELAINE

     

    La porcelaine en France se produit dans 4 départements, Indre, Vienne, Haute-Vienne et dans celui du Cher, dont l'importance est peu connue par nos compatriotes, aussi, en quelques pages, le lecteur de La Bouinotte à travers, un brin de technique et un zeste d'histoire découvrira un milieu industriel et artistique..

     

     

     

    UN MOT DE TECHNIQUE

     

    La porcelaine est un produit blanc, translucide, imperméable et dur, elle est obtenue à partir d'une pâte cuite, jusqu'à sa vitrification partielle. C'est une industrie ou un art très particulier, car la valeur des pièces de porcelaine provient de la pureté de la matière première et de la complexité de sa fabrication, avec de multiples cuissons à de hautes températures. C'est une industrie qui génère beaucoup de rebuts.

     

    On commence avec de la pâte, préparée à partir de kaolin ou d'argile, très blanche, de quartz et de feldspath. Le façonnage se fait en pâte molle, par moulage, tournage ou coulage. Il y a une première cuisson à 950/980 °C, qui s'appelle " dégourdi ". A ce moment, la porcelaine est très fragile et poreuse. Par pulvérisation, ou trempage, on applique une " couverte " d'émail broyé. On procède alors à une seconde cuisson à 1400°C en deux phases : en atmosphère oxydante jusque vers 1000°C, puis en atmosphère réductrice. La décoration peut commencer après le dégourdi, elle se fait à la main, ou par report de décalcomanies que l'on " fixe " à 400°C

     

     

     

    UN MOT D'HISTOIRE

     

    La porcelaine apparaît en Chine avec la dynastie des Tang au X° siècle. Marco Polo est le premier européen à mentionner des objets en porcelaine. On en trouve beaucoup au Proche-Orient et les vénitiens s'en procurent à Byzance Ce sont les navigateurs portugais, grâce à leur comptoirs comme Canton qui les introduisent réellement en Europe.

     

    Le secret de fabrication est bien gardé, et en Europe on cherche..... sans rien trouver.

    En 1694, avec l'appui de Louis XIV, un faïencier, Louis Poterat va trouver la formule de la pâte tendre. L'année suivante la première manufacture s'ouvre à Saint-Cloud.

    Pendant un siècle, la porcelaine va se développer en France à Chantilly, Vincennes, Sceaux, Strasbourg... mais aussi en Saxe. C'est le début de l'âge d'or de la porcelaine avec des développements de manufactures en Italie, en Angleterre, à Berlin, et à Copenhague...

    En 1756, la manufacture de porcelaine de Vincennes est transférée à Sèvres. Devenue propriété du roi, elle obtient le monopole de la fabrication de certains objets pour l'ensemble du royaume.

    On découvre en 1769, à Saint-Yriex du kaolin, d'où la création d'une fabrique de porcelaine dure à Limoges en 1773. La porcelaine se développe à Paris, mais Turgot, intendant du Limousin favorise sa région et délocalise.... Il était courant que des gens de bonne famille se fassent porcelainiers. Le risque était pourtant énorme car les techniques étaient très mal maîtrisées.

     

     

     

    LES PILLIVUYT OU LES DEBUTS DE LA PORCELAINE EN BERRY

     

    Une fois encore, l'origine de la porcelaine en Berry n'est pas le fait d'un Berrichon. Il s'agit de Pillivuyt, un nom flamand mais qui appartenait à une famille suisse. Le premier Pillivuyt à venir s'installer en Berry est Jean Louis Richard né en 1774 à Yverdon.

    Louis suit le métier des armes, est défait par Bonaparte en 1796, part à Paris, et avec son beau-frère, fonde à Paris.... une banque rue Saint Marc. La banque prospère mais Louis se sépare de son associé et s'en va vivre à la campagne. Il achète une propriété " Les barres " entre Gien et Montargis.

    Louis vend sa propriété pour acheter un domaine dans un village situé entre Bourges et Vierzon, appelé Foëcy. Cette propriété, fief des seigneurs de Lanoë avait été acquise par Benjamin Klein à la Révolution. M. Klein avait trouvé dans ses terres, une briqueterie et avait édifié un château qui plaisait beaucoup aux Pillivuyt. Par la suite, il avait transformé la briqueterie en porcelainerie en faisant venir de Limoges, du kaolin avant de vendre son domaine et la porcelainerie à monsieur Pillivuyt.

     

    Louis Pillivuyt se retrouve donc en Berry et les difficultés commencent. Bientôt à court d'argent, il repense à un ami, Dominique André un banquier qui donne son accord et son argent, mais en plus demande que son fils, Louis André entre à la direction de la fabrique. Sous la direction des 2 Louis qui s'entendent fort bien, la fabrique prospère.

     

    A cette époque, Pillivuyt envoyait ses pièces se faire décorer à Paris, et c'est ainsi que l'on a retrouvé des pièces marquées au tampon rouge de la manière suivante : " Manufacture de Foëscy, Fbg St Martin, n°45 à Paris ". En 1845, ces décorateurs parisiens sont délocalisés à Foëcy.

     

    Louis s'occupe donc de sa famille, de sa fabrique et de la ferme et tout fonctionne parfaitement. Louis Pillivuyt se retire en 1830. Son fils Charles prend la direction, mais il n'accepte pas que le gendre de Louis André, par ailleurs majoritaire, Frédéric Monnier, soit son égal et c'est la rupture.

    Cette rupture se fait aussi car la femme de Charles n'a accepté de suivre son mari que si elle était vraiment " chez elle ". Alors Charles, forte personnalité quitte la manufacture, et en construit une autre plus moderne à 5 km de là, sur la commune de Mehun-sur-Yèvre. En 1854, c'est le départ de Charles et de ses meilleurs ouvriers. Frédéric Monnier ne s'en remettra pas.

     

     

    Charles Pillivuyt devient un personnage important et influent de Mehun dont il est élu maire en 1850. En 1854 l'usine de Mehun emploie plus de 1000 personnes.

    Charles Pillivuyt meurt en 1872, c'est son fils Louis (dit Louis2) qui le remplace. La guerre de 14 et la crise des années 1930 frappe l'industrie de la porcelaine à Mehun comme ailleurs.

    Louis 2 meurt, il est remplacé par Charles 2. Ce dernier se ruine en conservant les ateliers ouverts en 1940/45 et il est obligé de vendre en 1946 alors que la fabrique ne comprend que 26 ouvriers. C'est en 1947 le rachat de l'usine par un client de la maison : Alfred Simon. Ce dernier fait revivre la fabrique avec de très lourds investissements personnels comme les deux fours à tunnel géants.

    Aucun des deux fils de Simon ne veut venir en Berry et la porcelainerie est vendu à Langenthal, un porcelainier suisse. Mais ce suisse est repris à son tour par un autre groupe Suisse, la Keramic Holding AG Laufen.

     

    Charles Pillivuyt

     

    Il y a la technique, et parfois le hasard. En 1840, David Haviland importateur à New-York de porcelaine anglaise et française achète de la porcelaine à Foëcy. Il trouve les pièces remarquables et décide de venir voir ses prochaines commandes avec pour arrières pensées, de montrer les méthodes américaines au plan du travail et peut-être d'acheter une fabrique. Il arrive en Berry avec femme et enfants.

    L'hiver 1840 / 41 a du être redoutable en Berry car madame Haviland passe de très mauvais moments, elle écrit à New-York et parle de la rudesse du climat, de l'inconfort de la maison, du manque de personnels stylisés.... bref rien ne va, même si elle reconnaît la gentillesse des Pillivuyt.

     

    David Haviland suit sa femme à Limoges.... elle se plaît dans cette ville, elle y restera 37 ans, et son mari fondera une des plus grandes manufactures de porcelaine. C'est le début de la prospérité de Limoges et de sa porcelaine..... Et si le temps en Berry avait été plus clément ?

     

     

     

    FOECY APRES LES PILLIVUYT

     

    Après le départ de Charles Pillivuyt de Foëcy, Frédéric Monnier est en difficultés, il fait appel à Albert Pillivuyt, un des fils de Charles.... Mais Albert est un gentil garçon, sans beaucoup de génie. En 1855, Monnier se retire et la fabrique prend le nom de " Albert Pillivuyt et Cp ". Albert fait entrer en 1909 son fils Robert. Ce dernier se lance dans l'aventure et y restera....

    La guerre de 14 envoie les ouvriers au front, et on a davantage besoin de canons que de porcelaine, ensuite, en 1921, un four tunnel mal étudié précipite la chute de Robert qui ferme dans les années 1930.

    Mais la tradition de la porcelaine n'a pas disparu à Foëcy.

     

    Revenons quelques années en arrière, même si l'histoire devient plus complexe.

    Lorsque tout va mal dans les années 1850, des ouvriers cherchent à créeer leur propre entreprise. En 1886, une petite fabrique avec Viot et Lebert s'installe dans un quartier de Foëcy. Dans un premier temps, ils commencent bien, mais il faut des fonds qu'ils n'ont pas, ils sont mis en faillite. Mathieu Lourioux leur rachète le terrain et les bâtiments, le matériel va à d'autres porcelainiers Buchon et Legros.

    Mathieu Lourioux a un fils, Louis, et il impose son fils comme associé...... L'année d'après Buchon meurt et il est suivi dans la tombe six mois plus tard par Legros. Ainsi, à 26 ans, Louis Lourioux se retrouve à la tête de la manufacture et développe l'entreprise..

     

    Il embauche Charles Lemanceau, âgé de 20 ans, un sculpteur bestiaire. Il lui commande aussi, à l'âge de 54 ans, une statue pour décorer sa tombe.....Et deux ans après, Louis Lourioux se tue au volant de sa Delahaye décapotable grand sport, au détour du pavé vers Bourges.

    C'est la veuve, Céline Lourioux qui reprend la fabrique avec beaucoup d'énergie, mais à sa mort, en 1949, c'est l'incertitude des héritages.

    La maison sera sauvée par Philippe Deshoulières, un jeune homme de 26 ans, dont la famille exploite depuis un siècle et demi, une manufacture à Chauvigny dans la Vienne.

     

     

     

    A VIERZON, DE TAILLEMITTE A LA CNP

     

    La porcelaine se développe aussi dans Vierzon. En 1875, François Darmet construit un premier four sur le domaine de Verdin, sur la route de Vierzon à Romorantin. Il fabrique de la porcelaine pour les restaurants et l'hôtellerie. Il devient aussi maire de Vierzon-Village et membre du Conseil général du Cher. Il meurt et ses deux filles vendent la fabrique à Lucien Taillemitte, un jeune cadre, diplômé de l'Ecole Supérieure du commerce de Bordeaux.

     

    Lucien Taillemitte traverse la guerre de 14 en poursuivant les productions. Il embauche son fils, Roger, Ingénieur de Centrale de Paris en 1932, et ce dernier restera 50 ans dans la fabrique.

     

    Roger va moderniser les installations et prendra la direction à la mort de son père en 1937. Il continue dans la restauration, mais lance des services comme " chasse " qui eut un très grand succès.

    C'est le moment des regroupements, une étude d'une société d'organisation conclut qu'il faut se regrouper. Le nom est trouvé, c'est la Compagnie Nationale de Porcelaine.

    Elle aura pour partenaire Jacquin. Mais il faut d'autres partenaires, les porcelainiers locaux, très indépendants refusent. Les ingénieurs trouvent alors Les Porcelaines Françaises du Centre à Saint-Genou dans l'Indre.

    La fusion entre Taillemitte, Jacquin, et la PFC se fait en 1960. C'est la guerre d'Algérie et l'indépendance, avec la perte du marché de l'Algérie.

    Il y a une nouvelle fusion en 1969 avec l'arrivée de l'Union Limousine dont l'usine se trouve en Haute-Vienne et qui peut avoir l'estampille " Limoges ". Cela sauve la CNP.

    En 1966, Larchevêque fusionne sa société vierzonnaise avec celle de Lamotte-Beuvron (Porcelaine Nouvelle) pour donner naissance à la Porcelaine de Sologne.

     

     

     

    LES DESHOULIERES DE CHAUVIGNY

     

    C'est à Chauvigny, à 25 Km de Poitiers que l'on trouve la plus grande fabrique de porcelaine de France encore dirigée par la famille du fondateur.

    En 1826, Jean Boyer installe une poterie dans les environs de Chauvigny. Il est un homme d'industrie, il s'occupe de tout ce qui est aujourd'hui " les arts de la table ". Jean Bozier marie sa fille avec Louis Deshoulières (né en 1830). C'est le début d'une longue dynastie qui se poursuit aujourd'hui.

     

    En 1936, il rachète la collection d'Albert Pillivuyt, ainsi que la marque APILCO (Albert Pillivuyt et Compagnie) et sa collection d'articles culinaires. Apilco était parfaitement bien implanté à l'étranger. Avec cet achat, c'est le début de l'exportation et de l'entrée dans la restauration.

     

    Deshoulières rachète aussi une formule de pâte.

     

    La guerre de 40 est difficile pour la fabrique. En 1948, l'usine repart avec la construction de 2 fours tunnels, qui utilisent le gaz de Lacq, ce gaz naturel devient un élément important, c'est le combustible idéal de la porcelaine.

     

    40 ouvriers à Chauvigny en 1905, 120 en 1938, 330 en 1964. En 1970 une nouvelle usine est construite. Louis aura 6 fils dont 4 entreront dans l'entreprise dont Philippe qui vient en 1968, en Berry prendre en main la direction des anciens établissements Lourioux, il redressera l'affaire et donnera son nom aux porcelaines Philippe Deshoulières.

     

    Deshoulières se lance dans des décors chatoyants, mais aussi dans le goût des restaurateurs avec des assiettes toujours plus grandes et de forme de plus en plus originales. Avec des bureaux d'études parisiens, Yves à Chauvigny renouvelle chaque année sa production. Apilco se développe et le vaste marché de la restauration, occupé par l'Allemagne devient un point clé pour Deshoulières.

     

    Les prémices de la route

     

    Comme souvent, un comité est mis en place, l'argent est demandé aux collectivités locales, et.... quelques années plus tard, il y a des dossiers, des pré-études, des études.... mais rien de concret.

    Pour la route de la porcelaine, les années 1995 et 1996 ont suivi le processus précédent, avec la définition du concept, du plan média, d'une image et d'un logo, " on avait tout à craindre ". Cette fois-ci, il y avait la réussite et les réalisations concrètes et mesurables sont arrivées en 1997, ce qui prouve que lorsque les gens ont un intérêt commun et... les pieds sur terre, il est possible d'avancer.

     

    En 1997, se met en place la signalétique de la route, avec un beau logo, très coloré, et stylisé de manière actuelle. Puis c'est la réalisation et la distribution de 100 000 dépliants en région centre et dans les départements limitrophes.

     

    La notion de " route " dans le tourisme a pris ces dernières années des proportions importantes. On trouve les routes des vins dans plusieurs régions de France, la route des Châteaux de la Loire ou des Châteaux Cathares. Plus proche de nous, la route Georges Sand couvre le Berry et la route Jacques Coeur propose aux touristes, une vingtaine de palais , musées abbayes ou châteaux, tous liés par le souvenir, plus ou moins virtuel, au grand argentier de Charles VII.

     

    La route de la porcelaine

     

    Sur le dépliant, richement illustré, la route de la porcelaine se présente en 15 étapes distantes de quelques kilomètres seulement. C'est le pôle de l'or blanc en Berry. On trouve des usines de fabrication qu'il est possible de visiter comme Porcelaine Avignon à Bruère Allichamps qui fait aussi bien dans la vaisselle que dans les moyens nécessaires à l'élaboration des turbines des avions Airbus. Dans la région historique de la porcelaine en Berry, c'est à dire Foecy et Mehun se situent deux " grands ", les Etablissements Philippe Deshoulières et Pillivuyt. Outre la découverte de la fabrication, avec 17 opérations manuelles successives, il existe aussi une salle d'échantillons et un magasin pour ne pas repartir les mains vides.

    Des boutiques sont aussi situées sur le parcours, comme Annie Porcelaine à Vignoux-sur-Barangeon ou Chêne Saint Louis et porcelaine Jacques Coeur à Mehun-sur-Yèvre.

     

    Mais la porcelaine, c'est aussi le décor, et depuis plus d'un siècle, les décorateurs berrichons sont devenus les égaux des stylistes parisiens. A Brinay, vous visiterez Art Décor et à Vierzon, Monique Robert. Enfin, un tout nouveau, Créacéram, qui vient de créer plusieurs décors utilisés dans des techniques très diversifiées.

     

    Toujours dans ce domaine de l'artisanat d'art, à Berry-Bouy se situe Arlette Alzat et ses fleurs de porcelaine. Création et fabrication de fleurs de porcelaine, entièrement manuelles, c'est une longue tradition familiale. Cela remonte aux années 1880 où l'arrière grand-mère de l'artiste actuelle réalisait des pièces uniques pour la Manufacture de Sèvres.

     

    Le pôle de la porcelaine de Mehun

     

    S'il est exact qu'une route se prend du début à la fin, on peut évoquer de manière particulière le Pôle de la Porcelaine de Mehun.

    Ouvert depuis le premier juillet 1997, c'est un lieu nouveau de visite, car il est situé au pied du célèbre château construit par le duc de Berry.

    Dans un bâtiment rénové, qui servi au centre Régional des métiers d'arts, se trouve une exposition comprenant sur 500 mètres carrés, plus de 2000 pièces de collection dans une exposition permanente, à laquelle il convient d'ajouter une présentation thématique temporaire. Ces collections proviennent en grande partie des productions Pillivuyt.

    Beaucoup d'objets dans les vitrines montrent la technique complexe de cette industrie. Et des photos d'époque rappellent les aspects sociaux et les anecdotes de ces pionniers en Berry.

    Le visiteur peut aussi admirer des pièces très rares et particulièrement remarquables, comme cette Fontaine 1900 de Pillivuyt ou les tendances de l'Art Déco avec Louis Lourioux qui a eu beaucoup d'influence sur nos contemporains.

     

    Mais le sommet de la visite, c'est un parcours initiatique d'une douzaine de minutes dans une salle où vous est contée l'histoire de la porcelaine.

    Par un jeu de lumières, de son, d'eau jaillissante, de feu et de couleur, vous entrez dans le monde de l'émotion. Et la matière, peu à peu se transforme en porcelaine.

    Ce " spectacle " suit une scénographie de Christine de Vichet et Philippe Noir pour la société Itinérance. Ils ont réalisé les spectacles de lumière du Mont-Saint-Michel puis des Imaginaires d'Azay-le-Rideaux, et celui de Mehun, avant de créer pour l'an 2000, " les chemins de lumières dans les rues et monuments de Bourges. 

     

     


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  • Le canal de Berry

     

    Charme du canal de Berry

    Le canal de Berry est un très vieux projet qui remonte à 1483 sous Louis XI.

    Les dirigeants se succédant au fil des siècles en reprendront toujours l'idée, mais celle ci n'aboutira qu'en 1807 sous Napoléon Ier.

     

    Long de 320 kilomètres, avec un dénivelé de 245 mètres exigeant une écluse tous les 3 kilomètres, il sera effectivement terminé 32 ans plus tard, en 1839.

    Ses différentes branches desservent les villes de : Montluçon, Saint-Amand-Montrond, Sancoins, La Guerche-sur-l'Aubois, Marseilles-lès-Aubigny, Dun-sur-Auron, Bourges, Mehun-sur-Yèvre, Vierzon, Thénioux, Selles-sur-Cher, Noyers-sur-Cher.

    Il traverse 3 départements : l'Allier, le Cher et le Loir et Cher.

     

    Le financement maigre pour sa construction, des prisonniers espagnols furent employés à son creusement.

    L'ingénieur Mr Dutens responsable du projet, poussé à faire des économies décida de réduire la largeur des écluses la ramenant de 5.20m à 2.70m, estimant ainsi réduire d'un tiers le coût des ouvrages.

    Son approvisionnement en eau provenant principalement du Cher et de l'Auron durant toute l'année, était aussi un problème. Des étangs servants de réservoirs furent aménagés de ci de là sur le parcours.

    De beaux ouvrages de ponts, pont canal, ponts levis furent aménagés le long du canal.

    Sa largeur, sa profondeur et la largeur de ses écluses à 2.70 mètres, n'autorisait que la navigation de péniches particulières étroites et à fonds plats, dites "berrichonnes", interdisant le passage des péniches d'autres canaux.

     

    Une des 116 écluses du canal de Berry

    De près de 900 péniches à sa naissance, il n'en restait plus que 165 à la seconde guerre mondiale. Le déclin du canal commenca vraiment en 1912 et on arrêta la construction de péniches berrichonnes en 1924.

    Ces péniches berrichonnes fabriquées spécialement pour ce gabarit transportaient 60 tonnes maximum, elles mesuraient 27.50m de long et 2.60m de large.

    Elles étaient tractées par des mules, des chevaux ou des ânes, mais aussi sur des courtes distances par des hommes.

    Le canal c'est aussi la plantation de 190000 arbres dont 150000 peupliers, ainsi que platanes, merisiers, ormes, acacias, noyers et autres fruitiers, plantés selon un code.

    Une essence d’arbre correspondait à un ouvrage d’art et servait à signaler sa présence.

    Il fut appelé canal du Cher puis canal du Duc de Berry et finalement resta sous l'appelation canal de Berry.

     

    Pensé à courte vue et à l'économie, ce canal de petit gabarit dépérira très vite avec l'arrivée du train et la construction de routes praticables.

    C'était le temps des petits boulots qui faisaient vivre maintes familles aussi, et des éclusiers ouvraient et fermaient les écluses au passage des péniches.

    Il reste des maisons éclusières sur le parcours du canal, certaines ont été détruites d'autres réaménagées et d'autres abandonnées.

     

     

    Le 3 Janvier 1955 fut signé le décret de déclassement avec effet au 1er Février et aliénation du Canal de Berry.

    Il ne reste de cette parenthèse de vie et de labeur éreintant plus grand chose maintenant qu'il est déclassé et même remblayé à certains endroits. Que la douceur de vivre et le calme.

    Gardez à l'esprit en marchant sur les chemins de halage, la peine et les souffrances des gens qui l'ont construit et l'ont fait vivre. 

    Curieusement on peut traverser les villes et villages au bord du canal de Berry et s'y croire au milieu d'une nature abandonnée à elle même et préservée.


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